Aventure Caraïbes (7) : la grande révélation (mais pas finale) en DVD

 

Aventure Caraïbes ? C’est quoi ?

Episode 1, Episode 2, Episode 3, Episode 4,

Episode 5, Episode 6 (ça commence à faire beaucoup)

 

 

Encore (et toujours) 1 semaine plus tôt

 

salle convivialitéMartine fit claquer son brassard nazi dans l’air, fière d’exhiber un symbole trop longtemps caché. Elle le passa autour de son poignet, le fit glisser lentement le long de son bras, mais n’y arriva au dessus du coude. Elle avait forci ces derniers mois et n’avait pas eu le temps d’en commander un plus adapté sur le site toutpourlenazicoquet.com.

Passe-partout profita de l’occasion. Il cacha le difflucteur dimensionnel rose dans son slip, colla le paquet de chocapic dans sa veste et bondit sur le côté. Tel un Daniel Craig dans Quantum Of Solace, il se roula sous une table, progressa en rampant en direction de la machine à café, et se jeta vers la sortie.

Un des gorilles de Martine s’interposa devant lui, l’agrippa, et le balança sur un tas de chaises empilées au fond de la salle. Des grincements violents résonnèrent, des morceaux de plastique oranges giclèrent partout.

COCO !

Passe-partout, à moitié assommé, fixa son perroquet au-dessus de l’armoire de la femme de ménage (où il venait de temps à autres voler quelques rouleaux de papiers toilettes pour son usage personnel).

Coco… Tu… Tu es vivant !

L’oiseau hocha de la tête, puis prononça une suite de sons gutturaux. Passe-partout fronça les sourcils.

Tu essaies de me parler ?

Rhô Rhô. C’est un flash-back, crétin, je ne suis pas encore mort.

Quelles touchantes retrouvailles, intervint Martine en s’approchant de l’amoncellement de chaises dans lequel se débattait maladroitement Passe-partout. Maintenant, donne-moi le paquet de Chocapic.

Je ne vois pas de quoi tu parles. Il y en a plein en rayon, si tu veux.

Il dépasse de ta veste, Pisse-partout.

Passe-partout ! Non, non, non. Je t’assure. Je n’en sais rien.

 bottes Martine farfouilla dans sa cuissarde gauche et dégaina un pistolet.

Et là, tu le retrouves ?

Pourquoi Martine ? Pourquoi succomber à cette folie nazie ? Alors que tu fais du pâté de foies de volaille avec tant d’amour ?

Il suffit avec ces clichés ! On peut être nazie et avoir du cœur !

Ah oui ? Tu crois vraiment que Francis Lalanne cautionnerait tout ça ?

Les mâchoires de Martine se crispèrent. Une fureur intense passa devant ses yeux. Passe-partout se mordit la lèvre inférieure, il fixa le doigt tremblant de son ex-collègue sur la gâchette.

Ne prononce plus jamais son nom. Jamais.

Oui… Oui, pas de problème… Mais qu’est-ce qu’il a de si spécial, ce paquet ?

Je n’ai pas à te l’expliquer, tu vas mourir dans quelques minutes.

Ben… oui. Mais justement, tu ne crains plus rien, tu peux me donner des informations.

Martine penchant la tête de côté, pensive. Dès lors, comme toute bonne nazie littéraire et cinématographique, elle se lança dans une vaste explication du plan magistral qu’elle avait mis au point. Commençant par son adolescence marquée par la tragique disparition de son papa en Papouasie occidentale et sur les relations complexes qu’elle entretenait avec sa mère, elle conta ensuite avec passion son engagement auprès du Führer, puis sa fulgurante ascension au sein des services secrets nazis, sa qualification en tant qu’agent secret dormant à l’Intermarché de Rivoli les Pouilladins, et enfin l’attente, interminable, jusqu’à ce jour.

Mais je parle, je parle. Une petit vidéo sera plus explicite…

Un des cerbères de Martine alla chercher un écran de télévision dans le bureau de M. Pinou, qui gisait toujours au sol dans sa marre de sang coagulé. Martine sortit de sa sacoche un DVD griffé d’un aigle nazi et d’un bandeau rouge top secret. Après quelques minutes à pester sur le matériel qui ne fonctionnait pas, une voix nasillarde sur fond de documentaire noir et blanc se mit à résonner.

 

Apocalypse Seconde guerre mondiale « 1942. Alors que le cours de la guerre menace de basculer, un jeune archéologue militaire du nom de Erwin Schouklov Graffeinmeyer, accompagné de son apprenti américain Kentucky Jones, fait une étrange découverte lors de ses pérégrinations en territoire Aztèques : un mystérieux artefact permettant de contrôler le tissu espace-temps.

Au grand désarroi de la science, une dispute éclate entre les deux hommes, et l’objet finit dans les flammes. En explosant, il crée une déchirure dans le continuum espace-temps, provoquant l’annihilation d’une partie de la voie lactée, mais également, la dissémination sur Terre d’une myriade d’objets divers issus du paradoxe temporel.

Le Führer, apprenant cela, et dans sa mansuétude, fait exécuter Kentucky Jones et fonde une cellule d’intervention dirigée par le Général Adolfo Ein Inmer Schaaft et chargée de récupérer les produits du paradoxe.

En 1943, l’équipe du Général récupère trente-sept artefacts, tous étrangement plus utiles les uns que les autres : armes, sources d’énergie, protection défensive. C’est ainsi que le Führer fut sauvé lors de cette tentative d’assassinat par Claus « Tom Cruise » Von Stauffenber le 20 juillet 1944, par un champ de force retrouvé par Erwin Schouklov Graffeinmeyer en Papousie septentrionale. »

 

Des larmes montèrent aux yeux de Martine. Ce qui allait venir était pour elle douloureux.

 

« Las ! Le glorieux empire nazi, trahi de toutes parts par les bolchéviques, ne put survivre à la guerre. Le Général Adolfo Ein Inmer Schaaft et le colonel Erwin Schouklov Graffeinmeyer réussirent tout de même à maintenir la cellule en vie en Argentine, et, grâce aux artefacts, purent connaître une longévité extraordinaire, infiltrant peu à peu toutes les couches de la nouvelle société d’après guerre et recrutant sans cesse de nouveaux agents dormants.

À présent, l’organisation est à la recherche de l’artefact ultime qui permettra de faire revenir le Führer et d’imposer à nouveau la grande idéologie du Reich. »

 

Le générique de fin s’afficha. Passe-partout sourit. Voilà pourquoi la date de péremption était de 2160, et voilà pourquoi le chien Pico portait ces drôles de lunettes.

Oui, confirma immédiatement Martine, lisant dans ses pensées. Tu tiens là le premier paquet de chocapic tridimensionnel du futur ayant voyagé dans le temps…

Un silence de plomb tomba.

Et quoiqu’il puisse contenir, nous savons que cela vaudra le coup, car les objets du paradoxe sont toujours utiles. Toujours.

Passe-partout fit une grimace.

 

 

Bon, c’est pas que je m’ennuie, mais il faut que je te tue, à présent.


 

À suivre…


 

 

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