La sixième (et dernière) nouvelle d’un cycle conçu d’après le livre de Werber, le Papillon des étoiles. Alors que
le livre raconte l’histoire de ceux qui ont décidé de quitter une Terre en pleine perdition, à bord d’un immense vaisseau spatial de 144 000 personnes pour un voyage de 1 000 ans, ce cycle
raconte l’histoire de ceux qui sont restés… (partie 1 ici, partie 2 ici, partie 3 ici, partie 4 ici, et partie 5 ici)
An 85
Anna décala le dépose-plat du revers de la main et
déploya la carte numérique sur la table. Elle l’étudia un instant, puis la présenta à son compagnon.
— Je l’ai téléchargée au consulat ce matin. Ce sont les zones de regroupement.
John cala son épaule dans l’encadrement de la porte et croqua dans sa pomme.
— Tu es sûre que tu veux le faire ? Ne te sens pas obligée. Je préférerais qu’on le fasse, mais c’est ta maison.
Et je peux comprendre. Nous pouvons continuer à vivre ici toute notre vie. C’est juste qu’on ne pourra la vendre qu’à l’ONU.
— Je sais. Je pense que c’est plus intelligent de partir maintenant. C’est une bonne idée de redonner certaines zones
à la nature. L’immense parc naturel d’Europe occidentale, ça sonne bien. En plus, mon père aurait été le premier à nous mettre dehors s’il avait vécu assez longtemps pour voir son projet se
concrétiser.
John tira d’un tiroir une feuille écran qu’il déposa sur la carte.
— Bon, dans ce cas, nous pouvons lancer les démarches auprès de l’ONU. Ils nous donneront un logement UHQE, en Grèce,
je crois. Et j’en profiterai pour demander une formation pour me réorienter. J’en ai marre de travailler au marché.
Il attrapa son stylet et commença à griffonner sur l’écran flexible. Anna s’avança vers la fenêtre de la
maison.
— Ma famille a parcouru beaucoup de chemin.
Elle soupira.
— Antoine Rafal, le « sauveur de l’humanité », et mon grand-père, Marc, qui a assisté au premier décollage
du Papillon des Étoiles. Sans oublier mon grand oncle, le fondateur de ESPACE.
John valida le formulaire pré-rempli et le chargea sur la base. Il apposa son empreinte digitale sur le capteur. Il
n’attendit pas le message de confirmation, et alla rejoindre sa compagne.
— Ta famille a eu une destinée particulière. D’un côté ceux qui ont permis de fuir, de l’autre ceux qui ont construit
une vie meilleure ici.
— Tu es heureux ?
— Je vis dans un monde chaque jour plus juste. Oui, je suis heureux.
— Ce n’est pas toujours facile. Nous faisons encore des erreurs, mais nous sommes humbles, à présent. Et
responsables. L’humanité a franchi un immense gouffre. Elle en est ressortie plus forte.
Une hirondelle se posa dans un arbre devant eux.
— Pile à l’heure.
— Oui, le monde tourne enfin rond.
Elle ferma les yeux, et se gorgea de ce nouveau printemps.
— Que crois-tu que sont devenus tous les voyageurs ? Du Papillon des Étoiles, et les autres ?
— Je ne sais pas. Ils n’arriveront pas avant un bon millier d’années. Et s’ils ne disparaissent pas, ils
recommenceront leur cycle de destruction. Parce qu’ils n’ont pas encore grandi, ils ne sont pas encore responsables.
FIN
Voilà, c’est fini, j’espère que ça vous a fait plaisir !
J’aurais pu effectivement faire une autre fin, plus sombre (dans laquelle l’humanité sombre finalement dans le chaos, un peu comme « la route » et s’éteint totalement), mais bon, un peu d’espoir ne
fait pas de mal non plus 😉
J’adore la fin !! 🙂
Ce désastre a donné plus de responsabilité à l’Humanité… Dans le genre « Ce qui ne nous tue pas nous rends plus fort. Ou paraplégique si on a pas de chance » 😛
Bravo ! 🙂
Merci beaucoup 🙂
L’obligation de nettoyer sa propre merde, ça rend tout de suite beaucoup plus responsable 🙂
Pas mal, la suite du proverbe 😉
Superbe fin mais… où sont les extraterrestres découpeurs de têtes que tu nous avais promis?
Mais pourtant, ils sont cachés tout du long de la nouvelle, dès qu’ils vont sortir de leur maison, ils vont les découper et les manger avec l’hirondelle 🙂
aaaah, j’aurais dit qu’ils ETAIENT l’hirondelle justement 😀
Merci pour la longue nouvelle, la fin optimiste me laisse perso sceptique haha, mais bon, comme tu dis, heureusement, on a l’espoir quand meme, quelque part 🙂
En tous cas j’aime toujours autant ta façon d’écrire, bravo et merci !
Les hirondelles extra-terrestres découpeuses de têtes… On pourrait en faire un super scénar !
Et j’avoue que j’ai moi-même hésité pour la fin, c’est un peu différent de ce que je fais d’habitude, mais bon, voilà, je voulais quand même garder la composante « espoir » 🙂 Merci 🙂
Super, la fin !
Pour faire une fin optimiste en partant d’un livre comme celui là, il faut avoir du talent 🙂
J’ai vraiment bien aimé cette saga en tout cas =D
Mais je suis tel Amonbofis, je suis bourré de talent (blague pas drôle…:-( )
Merci beaucoup, je suis content, il a l’air d’avoir bien plu ce petit cycle 🙂
*Clap Clap* Vraiment géniale. J’aime beaucoup le passage ou le pere de Anna lui parle des pommes, tres vrai. On vois un autre coté de ton écriture ici, avec des nouvelles un peu plus longues, qui
se suivent avec un effet domino interessant. J’aime
* Se met à rougir *
Merci !
* Se met en mode pub *
Et je suis en train de développer tout un tas de nouvelles qui seront encore mieux pour le bouquin « Un monde Idéal », prochainement dans toutes vos librair… euh sur Internet 🙂
Déconne, je l’achèterai ^^
Autant anticiper, quand je serais maître de l’univers, ceux qui auront les éditions antérieures du bouquin seront largement recompensés 🙂
Gloire au tout puissant ! =)