Je suis une légende (ode à Dijon)

 


index_13.jpg

 

L’humanité a été décimée par un virus destructeur transformant les êtres en morts-vivants assoiffés de sang. Un immunisé
tente de survivre dans ces terres en ruine.

Robert Neuville.

Après avoir quitté New-York, il parcourt le monde à la recherche de rescapés de la catastrophe. Son périple le mène dans la
belle capitale de la glorieuse et éternelle Bourgogne, Dijon… 

 

Robert Neuville se frotta les yeux. Oui, il venait bien de voir un véhicule sur la route. Et qui arrivait tout droit vers lui.
Après toutes ces années ! Il se jeta au milieu de la chaussée et fit de grands signes au conducteur. C’était le plus beau jour de sa vie.

 

L’homme au volant ralentit, s’arrêta à sa hauteur et descendit à peine la vitre.

— Ça ne va pas, mon gars ? demanda-t-il, circonspect.

— Oh mon Dieu, je suis tellement content de vous voir ! Je pensais être le dernier humain sur Terre !

L’autre leva les épaules.

— Ben… non.

Robert Neuville, déconcerté par cette réponse lapidaire, le laissa garer tranquillement sa voiture sur une place de
parking.

— Vous voulez quoi ? Un euro ?

— Je m’appelle Robert Neuville !

— Oui, c’est cool. Moi, je suis J. Heska. Bon, j’habite ici, alors je vais vous souhaiter une bonne journée.

— Comment avez-vous fait pour survivre tout ce temps ?

— Je n’ai pas beaucoup de mérite. Mes parents m’ont donné la possibilité de faire des études. Après, j’ai trouvé un travail,
j’ai gagné de l’argent, j’ai pu m’acheter à manger et…

— Non ! Je parle des morts-vivants !

— Il est gratiné, celui-là… Je n’en ai pas vu aujourd’hui. Mais ne t’inquiète pas mon brave, il y en a sûrement quelque
part.

— Vous êtes malade ? Le virus ! Enfin… Vous n’avez pas remarqué que la ville était complètement déserte ?

— Oh, excusez-moi, Môsieur le grand clubber, si Dijon n’est pas aussi animée que Las Vegas. La municipalité fait de gros efforts
pour…  

— Des morts-vivants envahissent les rues la nuit !

— Quoi ? Je ne sais pas trop, je ne m’attarde jamais le soir. À la maison, une petite tisane à la camomille et dodo.

— Mais il ne doit y avoir personne à votre travail !

— Depuis que mon bureau a été déménagé et que je suis en face des toilettes, je ferme la porte, alors je ne vois plus grand
monde. Et pis, pour tout vous avouer, mes projets ne sont plus trop portés politiquement en ce moment et… 

— Ces monstres saccagent tout !

— Je ne vous permettrai pas d’insulter les ouvriers du tramway ! Ils foutent le bordel en ville, c’est vrai, mais quand
tout sera terminé, vous…

— Le cinéma ! Il ne doit y avoir que des vieux films et rien de nou…

— Si vous êtes passé par le Darcy, c’est normal.

— Les transports en commun ne fonctionnent jamais !

— Oui, bon, vous êtes en France. C’est la grève.

Robert, interloqué, ouvrit la porte arrière du véhicule. Il se recula précipitamment et pointa son arme.

— Oh mon Dieu ! Il est infecté ! Et vous le gardez avec vous !

— Calmez-vous, posez votre fusil. C’est juste mon chat dans sa caisse. Je devais l’amener chez le vétérinaire, mais j’ai trouvé
porte close.

— Il est porteur du virus ! Réveillez-vous, bon sang ! Il bave, il perd des touffes de poils, miaule sans arrêt et à l’air de
vouloir mordre ou griffer à chaque seconde. Regardez-le ! Il est colérique et très agressif !

J. Heska jeta un oeil.

— Ben… comme d’habitude. Elle est de mauvais poil en ce moment. C’est normal, c’est le printemps.

— Écoutez-moi bon sang, nous sommes les seuls survivants d’une apocalypse biologique ! Nous devons nous enfuir.

— Croyez-moi, au début ça m’a fait ça aussi, quand je suis arrivé à Dijon. Mais je crois que finalement, je l’aime bien, cette
ville. Il y a plein de trucs sympa. Vous verrez, vous aussi vous ne pourrez plus la quitter bientôt !

 

 

dijon_edito.jpgN’oubliez pas mes dates de dédicace dans cette belle ville (en espérant que les dijonnais auront oublié cette note d’ici là ;-) ) :

 

Le 8 avril à la médiathèque de St Apollinaire (Juste à côté de Dijon)

Le 23 avril au Cultura de Dijon

Le 30 avril à la FNAC de Dijon

 

 


8 réflexions au sujet de « Je suis une légende (ode à Dijon) »

  1. Ahah, énorme 😀

    Mais, en fait, J… Tu es un héros, sans le savoir ?? 😮

    (Je me pause une question, cependant… Si il ne reste plus que vous deux… Vous allez devoir repeupler la Terre ? :D)

  2. Merci 😀 Je me suis bien marré en l’écrivant aussi, celle-là 😉
    Mon cher Emmanuel, cette remarque induisant forcément pour l’esprit primaire et mal placé que je suis une réponse visant à stigmatiser l’homosexualité, je ne prendrai donc pas la peine de
    répondre… (c’est pas moi que ferai la fille) 🙂

  3. Je suis tel un Olivier de Kersauson : d’absolument tous les bords 🙂
    Merde, non attends, c’est pas ce que je voulais dire… Re… Reviens ! NON !

  4. Après avoir de quitter New York? Soit t’as oublié un mot, soit y en a un en trop.

    Je déconseille à Robert Neuville de venir en Ardèche. Même Dijon c’est peuplé et vivant à côté.

    • Mais non, relis bien Dkjoe, il n’y a absolument aucune erreur 🙂
      Hi, hi, en Ardèche, ce serait encore pire : les vaches zombis sont redoutables 😉

Les commentaires sont fermés.