Toi aussi, tu veux publier ton livre ? Tu cherches reconnaissance, amour, gloire, beauté, argent, cocaïne sur le capot des voitures, et les mêmes vestes que Bernard Pivot ? Mais tu ne sais pas comment faire, tu es un peu perdu dans le bush de l’édition, où de vils ours blancs te menacent avec leurs petits doigts crochus. Ne t’inquiète pas jeune écervelé, tel un Capitane Jack Sparrow (mais sans rimmel), je saurai te guider dans la pampa de ton futur littéraire.
De : Patrick
Cher ami,
J’ai appris par un malheureux hasard au cours d’un dîner mondain que, suite à des divergences avec votre éditeur, vous aviez claqué la porte avec pertes et fracas. Je me suis moi-même confronté à cette réalité lors de ma honteuse éviction de mon ancien poste. Heureusement, je suis heureux de voir à présent que cette connasse blonde a subi le même sort.
Mais cessons-là les digressions. Si je vous écrivais c’était pour vous interroger sur les raisons de cette décision. Pourquoi diable avez-vous décidé de vous auto-éditer alors qu’il est si commode de passer par Gallimard ou Robert Laffont (il n’y a qu’un coup de téléphone à passer et il fourguera n’importe quel pamphlet mal torché écrit par des nègres au rabais adepte du copier-coller dans toutes les librairies) ? N’êtes-vous point tenté de faire cesser cette mascarade et de revenir à la raison ?
Gros bisous,
Patrick
Cher Patrick,
Quelle coïncidence. Ton message n’est que la finalité d’une bonne centaine de sollicitations que j’ai reçu par mails / Facebook / Twitter / Google + / Pinterest / blog (bref, on ne va pas faire la liste des moyens de me contacter) qui m’interpellaient sur les raisons qui m’ont poussé à quitter mon éditeur et ce, malgré l’apparent succès de mon premier roman.
Laisse-moi donc, cher collègue et ami écrivain, t’esbaudir en te contant une belle histoire : Il était une fois un jeune auteur plein d’espoir et de naïveté qui croyait en son talent. Après des années de galère, d’espoirs déchus, de fausses promesses, cet ingénu pensait enfin accéder à la gloire éternelle en signant un contrat avec un éditeur (un vrai de vrai, pas un de ces arnaqueurs qui pullulent sur le net). On lui colla une belle équipe avec une attachée de presse, un graphiste, un correcteur, un distributeur, et plein d’autres gens censés faire de son roman un succès. Le petit ouvrage sans prétention, Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir, sortit le jour de la Saint Valentin. Notre petit auteur se démena comme un beau diable pour en faire la promotion, et eut même la fierté de voir estampillé son bébé « best-seller » 2011 (même si cela reste une notion relative, à voir ici).
Bonheur parfait ? Pourtant un an plus tard, dégoûté par le milieu, il décida de tout plaquer et d’auto-éditer son second ouvrage, On ne peut pas lutter contre le système.
Pour quelles raisons ? Que s’était-il passé ? Pourquoi a-t-il décidé de quitter son éditeur ? Voilà une réponse poing par poing (rho, mais oui, la faute d’orthographe est volontaire !)
Un éditeur, ça fait du travail de sagouin
Désacralisons immédiatement l’image de l’éditeur passionné caché derrière une pile de manuscrits recherchant fébrilement sa pépite et que tu contribues grandement à perpétuer. Un éditeur, c’est un chef de projet. Il pourrait bosser dans l’alimentaire, dans la pharmacie, ou dans les papiers toilette. Mais là, il sévit dans une maison d’édition.
Son rôle est d’être l’interface des professionnels qui vont réaliser un bout de prestation (le comité de lecture, le diffuseur, l’attaché de presse, le distributeur, etc.), d’assurer la cohérence de l’ensemble, vérifier que le planning est tenu, trouver des solutions en cas de conflits. Or, si le chef de projet ne s’acquitte pas bien de ces tâches, c’est tout le projet qui part en vrille : le graphiste massacre la couverture (voir la couverture ci-contre, les Contes de Terremer, chez Robert Laffont), le correcteur bâcle son boulot, l’imprimeur imprime le roman sur du papier toilette (décidément), le distributeur le traite par-dessus la jambe, l’attachée de presse va siroter des cocktails sans même penser à faire son travail, etc. L’incompétence est difficile à déceler chez un chef de projet, car elle ne se constate que sur le long terme. Et inutile de signaler que la profession regorge de ce genre de personnages, people, « fils de », starlette, « coopté », etc.
Notre jeune auteur se retrouva ainsi fort marri lorsqu’il constata que son éditeur, l’homme à qui il avait confié son bébé, l’homme qui l’avait sélectionné, lui, parmi des milliers de manuscrit, qui avait investi des sommes non négligeables, et qui devait normalement se dévouer corps et âme, n’avait en fait jamais pris la peine de lire son roman et préférait avaler des petits fours dans les dîners mondains pour se faire brancher par de jeunes midinettes prêtes à tout pour publier leur torchon. Après s’être longuement interrogé, notre béotien prit son courage à deux mains et osa interpeller sur cet apparent paradoxe. Hélas, il n’obtient jamais de réponse réellement satisfaisante.
Un éditeur, ça ne permet pas d’être diffusé en librairie
Encore une image sacrée, cher Patrick, que je foule du pied avec un plaisir sadique ! L’erreur de tous les petits nouveaux lors de leur première publication : confondre éditeur et distributeur. Car si être édité chez Gallimard et consorts assure un minimum de visibilité en librairie (encore que, tu n’ignores guère que tout le monde n’est pas toi), trouver un petit éditeur de province n’assure pas du tout ce Graal, loin de là !
C’est le distributeur qui place les romans dans les Cultura de France, personne d’autre. Lui qui va faire, par l’intermédiaire de ses commerciaux, la promotion des livres. Lui qui va permettre un placement en tête de gondole, sur tablette, ou relégué au fond des rayons. Lui qui va empêcher un turn-over d’une semaine.
Bref, lui qui tient le destin des auteurs entre ses mains. Si la maison d’édition n’a pas de distributeur (ou un tout petit présent uniquement dans 10 librairies de Bretagne), cela ne sert à rien d’insister, car ce n’est guère mieux que de l’auto-édition.
Notre jeune auteur fut donc fort aise, malgré son erreur initiale de ne pas s’être renseigné, de bénéficier des services d’un grand distributeur (dont le nom rime avec « machette » et qui est en fait une petite « hache ». Oui, c’est bien Hachette). Au prix d’efforts insurmontables auprès de son éditeur pour que celui-ci accepte de faire son travail, il réussit contre toute attente à être exposé en librairie et à percer ! Quelle joie, quelle félicité !
Las, son succès devint malédiction. Les livres partirent comme des petits pains. Avec un tirage initial à seulement 1 200 exemplaires, la rupture de stock survint moins de trois semaines plus tard. L’éditeur n’avait pas prévu de réapprovisionnement. Disparition des tablettes, oubli. L’éditeur incompétent mit plus d’un mois pour faire jaillir des rotatives de nouveaux exemplaires. Le distributeur n’en voulut plus. C’était fini. « De toute manière, on a rien perdu, le turn-over pour un primo-romancier est aussi important que celui d’un rouleau de papier toilette dans un fast-food lors d’une épidémie de gastro », rétorqua l’éditeur. Bien qu’il eut probablement raison, cela n’empêcha pas notre auteur de vouloir lui arracher les jambes.
Un éditeur, ça négocie très mal le virage numérique
Il suffit de se connecter sur les plates-formes numériques pour se rendre compte de l’arnaque généralisée. Un livre numérique au prix d’un livre papier ! De qui se moque-t-on ? On ne peut pas mettre sur un pied d’égalité (tarifaire) un livre fait avec de vrais arbres (donc un support matériel qu’il va falloir fabriquer, acheminer, mettre en rayon, etc.) et un contenu dématérialisé multipliable à l’infini. Le consommateur qui a déboursé 100 euros pour son lecteur numérique Kindle ou Sony, ne le tolère plus, et il a bien raison !
Les éditeurs auront beau tenter de se justifier, ils n’ont aucune excuse : l’énorme marge bénéficiaire est bien monopolisée par eux-mêmes. On se dirige tout droit vers une paupérisation des auteurs acceptant de telles conditions. Et lorsque le système s’effondrera, tout comme celui des maisons de disques il y a quelques années, ce sont encore les petits écrivains qui paieront les pots cassés. Mais point d’inquiétudes ! Marc Lévy, Bernard Werber, Guillaume Musso et toi-même sentiront à peine la vague passer.
Il existe également certains esprits chagrins pour dire que le livre numérique ne marchera jamais en France. Il ne faut pas se leurrer (et n’en déplaise aux irréductibles qui déclament leur amour poétique du support « j’adore m’enivrer de l’odeur du papier (toilette), du craquement des feuillets sous mes doigts, bla bla »), la révolution du livre numérique est en marche et s’accélère. En tant qu’auteur, rater le coche parce que les éditeurs n’ont pas encore compris la puissance du dispositif, c’est idiot.
Il ne faut pas s’étonner ni déplorer que des géants comme Amazon s’engouffrent dans la brèche béante laissée par la sottise d’une industrie vieillissante.
Notre jeune auteur, malgré toute sa motivation, ne réussit donc jamais à faire baisser le prix de son roman numérique. Malgré les beaux graphiques qu’il transmit (et indiquant en résumé qu’il valait mieux en vendre 10 à 2.99 € qu’un seul à 14,95 €), l’éditeur ne voulut rien entendre… Sa frustration n’en fut que décuplée quand il constata que des outils disponibles sur Amazon (Apple, c’est encore un peu compliqué) permettait une diffusion rapide, efficace, peu onéreuse, et même d’augmenter ses marges !
Un éditeur, ça prend trop de marge, ça paye mal, et ça arnaque
Reconnaissons là, cher Patrick, un brin de mauvaise foi (juste un doigt). Car l’éditeur n’est pas celui qui pique le plus dans l’assiette, le distributeur et le libraire se goinfrent largement au passage. Le résultat reste le même, car l’auteur, tout comme l’agriculteur, nourrit grassement une chaîne de professionnels alors qu’il parvient à peine à joindre les deux bouts. Je faisais un calcul économique dans un de mes articles précédents (hop, un lien vers un article précédent sur les coulisses de l’édition : peut-on vivre de l’écriture ?) en indiquant que pour assurer un salaire décent, un auteur devait arriver à vendre au moins 15 000 exemplaires de son roman. Et oui, car à seulement 8 ou 10% de marge sur le prix TTC du roman, il faut en fourguer du papier pour avoir de quoi manger. Objectif que seuls quelques dizaines de romanciers atteignent dans notre beau pays… Pour les autres, ils ont de quoi se consoler en achetant un paquet de croquettes pour le chat (ou un rouleau de papier toilette) de temps en temps.
De même il faut savoir que l’éditeur ne paye, en général, qu’un an après la publication officielle du roman (oui, vous avez bien entendu, un an, il y a de quoi mourir 365 fois avant de voir son travail rétribué). Dans quelle profession se permet-on de payer après un délai aussi long ? Vous vous voyez faire la même chose chez votre boulanger ?
Et puis, je passe sur le fait que l’éditeur est le seul à connaître réellement les chiffres de vente, qu’il peut les trafiquer selon sa propre volonté, que c’est souvent un très mauvais payeur, voire un pas payeur du tout…
Notre jeune auteur (encore lui), constata que, malgré son beau succès, il n’allait pas pouvoir sniffer de la cocaïne sur le capot de sa Ferrari tout en se frottant à un mannequin suédois du nom de Grünt dès la semaine prochaine. Déjà parce que son niveau de vente, bien que très satisfaisant malgré les problèmes précédents, ne lui permettait de toucher que 4 000 euros (ce qui est très bien pour mettre un peu de beurre dans les épinards, mais largement insuffisant pour en vivre), mais surtout qu’exactement un an et un jour après la publication de son roman, son éditeur ne donna plus jamais signe de vie…
Un éditeur, ça ne comprend rien à l’art
Un éditeur est un vendeur. Point. Qu’il vende des bananes, des voitures, du papier toilette, ou des bouquins, c’est pareil. La vision romantique du passionné relayé par les médias est utopique. Et même si elle existait vraiment, il y a des gens au-dessus (directeur éditorial, comité de direction, actionnaires, bref des commissions remplis de vilains capitalistes) qui le ramèneraient à la réalité économique.
Une maison d’édition est une entreprise qui n’a rien de philanthropique (et on le sait d’autant plus quand on voit comment est traité le personnel), elle qui doit faire de l’argent : elle raisonne en termes marketing, en communication, en ventes. Un auteur qui vend mal est poussé vers la porte de sortie. Un auteur qui vend est chouchouté. Dès lors, on assiste naturellement à un mouvement d’homogénéisation culturel. Comment peut-on raccrocher une réelle démarche artistique dans un tel contexte ? Les textes ambitieux ont du mal à se frayer un chemin, les auteurs sont encouragés à toujours faire la même chose, et je ne parle même pas de tenter un « genre » qui se vend mal…
Notre jeune auteur (toujours), enorgueilli par le succès de son ouvrage, fut fort flatté de recevoir des coups de téléphone d’autres éditeurs qui avaient bien apprécié son premier roman, et qui étaient prêts à publier sa seconde merveille. Il leur indiqua, plein de morgue, qu’il était justement en train de la rédiger, une œuvre radicalement différente, audacieuse, ambitieuse, sur une thématique forte. On lui expliqua gentiment qu’il valait mieux qu’il fasse un Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir 2. Il indiqua qu’il n’avait pas forcément envie de développer le sujet, qu’il avait peur de se répéter. On ne le rappela pas.
Un éditeur, c’est trop compliqué à atteindre
Et oui ! Car contrairement à ce que tu indiques, Patrick, un éditeur ce n’est pas si simple que ça à contacter. Il suffit de voir les nombreux blogs de « wanabees » aigres qui fleurissent sur la toile pour se rendre compte de la difficulté à en dénicher un. Beaucoup de concurrence, un système plus ou moins gangréné par le copinage (je ne parle pas pour toi, bien entendu), une volonté de ne plus prendre de risque, un contexte où plus personne ne fait vraiment son travail, bref, réussir à toucher un éditeur c’est presque aussi difficile que de trouver du papier toilette au fin fond de la Thaïlande.
Sachant qu’en plus il faut abattre des quantités phénoménales d’arbres pour envoyer un manuscrit format A4 en Times New Roman 14 avec double interligne (ce qui donne au final 300 pages pour « Oui-Oui va à la plage », alors je ne parle même pas d’une trilogie de fantasy), un coût prohibitif pour un envoi postal, et tout cela pour un livre qui sera à peine feuilleté, (dans plus de 99% des cas, l’éditeur ne donne d’ailleurs jamais suite), je trouve ça un poil trop fort de café.
Solution préconisée par de nombreux auteurs en herbe : se créer un réseau, fréquenter les cocktails parisiens, se faire connaître. Plus facile quand on habite Paris et que papa (ou maman, point de sexisme) subvient aux besoins…
Notre jeune auteur (promis, c’est la dernière fois), une fois la décision actée de quitter son éditeur arnaqueur, partit donc en quête d’un nouvel ami qui ferait bien son travail, saurait correctement distribuer son ouvrage en librairie, saurait négocier le virage numérique avec intelligence, prendrait une marge correcte et ne serait pas trop difficile à atteindre. Las ! Il s’enquit des lunes et des lunes, mais sa recherche demeura vaine.
À bout de force, épuisé, il échoua au hasard de ses investigations au sommet d’une colline en Chine, demeure d’un vieux sorcier que les villageois du coin pensaient fou. Notre jeune auteur, en désespoir de cause, lui demanda conseil : où pourrait-il trouver la perle rare ? Le vieux sage désigna un bassin rempli d’eau et lui indiqua qu’il y trouverait sa réponse. Notre ingénu s’y pencha, circonspect, mais n’y trouva que son propre reflet.
Et soudain, il comprit.
Sinon, il vécut heureux et eut beaucoup d’enfants (enfin pas trop quand même, c’est la crise)
Voilà cher Patrick, un bien bel article qui répond à toutes tes questions. Tu constateras que lorsque nous n’avons pas la chance de présenter le JT de TF1, il est beaucoup plus difficile de se la raconter auteur. Une prochaine fois, j’évoquerai les bonnes raisons qui m’ont poussé à m’auto-publier. Et sinon, n’hésite pas à consulter les autres articles de cette merveilleuse catégorie des « Coulisses de l’édition » en cliquant ici.
Et puis, tiens, avant de nous séparer un petit bonus : l’intégrale de L’émission Strip-tease consacrée à un ponte de l’édition, Gilles Cohen Solal. C’est assez… édifiant. A découvrir sur le site de l’express.
quelques emprunts au blog de Stoni 1983, n’est-ce pas ? il résume cela très bien mais il ne conseille pas non plus l’auto-édition…
Arf, je ne connais pas Stoni 1983 (je suppose que c’est une sorte de Wrath ou de « je résiste à tout »), je vais aller voir de ce pas ! Dans tous les cas, s’il s’auto-édite lui aussi, il doit forcément avoir des similitudes.
Beaucoup de gens déconseillent l’auto-édition car cela demeure, quoiqu’on dise, un déversoir de tout et de rien et parce qu’il faut avoir les reins solides pour faire quelque-chose de qualité. L’auto-édition n’est pas faite pour tout le monde. Mais dans mon propre cas, c’est un choix que je ne regrette absolument pas 🙂
Bonjour,
J’ai trouvé ce billet très intéressant, du coup, je me suis fendu d’une tribune en écho :
http://superfuzz.over-blog.com/article-pourquoi-j-ai-un-editeur-numerik-111537471.html
Bon courage !
Très bon article, bravo et merci ! C’est toujours intéressant d’avoir un point de vue différent 😉
Merci pour le partage très utile de ton expérience qui servira certainement à d’autres.. On n’est jamais mieux servi que par soi-même…
Merci beaucoup. Tant que ça rend service, je suis content 😉 Après, j’encourage chacun à se faire sa propre expérience… et sa propre opinion 😉
Bonjour,
Excellent article qui en dit long sur le système de l’édition, contre lequel on peut peut-être lutter.. Personnellement, comme je voyage pas mal, je suis une amatrice d’e-books et je m’insurge régulièrement contre les politiques tarifaires des éditeurs, qui mettent l’e-book au même prix ou presque que l’édition brochée (et, le cas échéant, plus cher que la version papier en poche, c’est quand même fort!). Merci donc J.Heska de nous permettre d’accéder à ces romans pour un prix raisonnable. Pour ma part, j’ai découvert votre 1er roman en « prêt » par Amazon en tant que membre Premium (j’espère que ce prêt vous permet néanmoins de toucher quelques royalties), et du coup, j’ai acheté le 2nd roman sitôt le 1er achevé. Je l’ai dévoré. Je m’en vais de ce pas en faire la promo auprès de connaissances personnelles. Et j’attends avec impatience le 3ème opus !…
Flo
Hello Flo !
Merci beaucoup pour ton commentaire et ton témoignage que j’approuve à 100% (qui conforte bien l’idée que les éditeurs partent dans la mauvaise direction sur le sujet), et pour ton retour bien instructif sur le programme « prêt Amazon ». J’avais hésité à y participer car je pensais que l’impact allait être très limité, et bien finalement je vois que ça permet de faire découvrir mes livres ! Objectif atteint !
Normalement je suis rémunéré pour le prêt sur la base d’un fond mis en place par Amazon. Pas énormément à priori, mais le plus important est que mes livres soient diffusés 😉 Et puis, si tu me contribues à me faire de la pub, c’est encore mieux, merci beaucoup !
Ravi de voir que tu as apprécié les romans ! Je fais mon maximum pour insuffler un souffle romanesque pour en faire de bons divertissements. Si tu les as dévoré, c’est que le contrat a été rempli et j’en suis d’autant plus satisfait.
A très bientôt pour le petit troisième, alors 🙂
J.
Très bon article! cela renforce (malheureusement) mon opinion suite à ce que j’avais pu voir chez un certain nombre d’éditeurs, et témoigne du décalage énorme qui sépare les discours et autres effets de manche de la communication, avec la réalité.
Merci pour ce témoignage éloquent!
Don Iksé
Merci beaucoup 🙂 Cet article avait fait polémique sur Facebook à l’époque car certains s’insurgeaient de la vision pessimiste que j’avais du milieu de l’édition. Il doit y avoir des bons éditeurs, mais avec mon expérience et ce que j’ai pu voir à droite et à gauche, ils ont l’air assez rares ! Après c’est à chacun de se forger son opinion 🙂
J’ai lu avec beaucoup d’attention ce dossier et je dois avouer que n’est pas le seul à
avoir été victime de cet éditeur arnaqueur. J’ai moi-même travaillé pour ledit éditeur
et ta critique est des plus justes. Du coté de l’équipe notre quotidien se résumait
à des délais de travail très courts et quasi impossibles à tenir (sauf si tu
renonces au sommeil), des budgets de promotion inexistants, des week-ends
entiers travaillés et jamais payés, des chiffres de vente flous, des salaires
en retards et parfois un petit chèque en bois, et bien sur 3 personnes clefs complètement
incompétentes et irresponsables, j’ai nommé le président, le vice président et
la directrice de production. Ceci est évidemment très regrettable lorsqu’on
sait que l’équipe dirigée par ces « guignols » était tout simplement géniale
et humaine.
Voici d’ailleurs un lien qui peut t’intéresser si tu ne l’as pas déjà consulté http://argent.canoe.ca/lca/affaires/quebec/archives/2011/02/20110204-170908.html
En tout cas félicitations pour ce deuxième roman, j’ai grave kiffé !
Hello l’alchimiste !
Merci beaucoup pour ce témoignage vécu de l’intérieur (hum, hum, du coup j’essaye de deviner qui se cache derrière ce pseudo ;-)). Je me doutais que les conditions étaient loin d’être idéales pour l’équipe, mais j’ignorais que c’était à ce point…
J’ai rencontré des personnes formidables chez cet éditeur, mais j’ai vite vu constaté les limites face à une direction complètement dépassée et incompétente. Le pompon étant atteint avec SH…
Bref, je préfère oublier cette période et aller de l’avant !
Merci pour le lien, j’avais déjà vu au moment où l’affaire était sortie (et même le petit reportage vidéo associé, qui visiblement a été retiré depuis)… Je te raconte pas la bonne pub !
Le pire, c’est que tout est vrai.
J’ai l’impression de lire ma propre histoire de désamour avec les éditeurs !
Je suis passé par les mêmes épreuves avec « Le musée des amours lointaines ».
Je rajoute une petite histoire. Deux ans après la sortie de mon livre, l’éditeur
me téléphone pour me dire qu’il est définitivement retiré de la vente. Normal,
disons. Là, il me propose de racheter les deux cartons qui restent, oui
racheter, mon propre livre, à 5 euros l’exemplaire !!!!!!!! Donc, utiliser
les droits d’auteur que j’ai touché pour racheter mon livre à mon éditeur…
Evidemment, je refuse. Une heure plus tard, je reçois un MMS. Mon éditeur a
photographié mes livres restant, déchiquetés, dans la benne, avec cette phrase :
« Triste destin pour vos livres ». De la torture mentale, une vengeance
parce que j’ai refusé son deal. Imaginez l’effet, pour un auteur, de voir son
livre, déchiqueté, dans une benne. Depuis, je m’autoédite !