Stargate Universe, saison 3 (partie 5)

 

Suite au final de la saison 2 de l’excellente (mais annulée) série Stargate Universe, qui a laissé une certaine frustration, voici donc la petite histoire qui conclut la série ! Bienvenue dans la saison 3 🙂

Partie 1 : ici

Partie 2 : ici

Partie 3 : ici

Partie 4 : ici

 

 

SGU

 

Lorsque je reprends connaissance, je suis alité au milieu ce qui ressemble vaguement à une infirmerie : des rangées de couchettes garnies de blessés geignant et entre lesquelles une femme blonde s’agite, dispensant soins et conseils aux soigneurs improvisés. Des cris de douleur, une odeur de brûlé, le goût du sang, une humidité collante à la peau. Mes yeux roulent dans leurs orbites. À mes côtés, est installé le colonel Young. Il est assis sur sa couche, conscient, pendant qu’un homme recoud la peau de son épaule, entaillée sur une dizaine de centimètres. De temps à autre, il laisse échapper une grimace.

— Désolé colonel, je ne suis pas médecin.

— Ça ira, Varro.

Les visiteurs se succèdent pour faire état de mauvaises nouvelles, qu’il se contente d’encaisser par des hochements de tête.

Colonel-Young-Stargate-Universe-Saison-3.jpg— Je n’arrive pas à les contacter, déclare une femme brune, les cheveux tirés en arrière et habillée d’un treillis. Les pierres de communication sont inefficaces.

— Après 700 ans, que pouvions nous espérer… Recommencez régulièrement, lieutenant James, et faites vous relayer. En ce qui concerne les prisonniers ?

— Ceux qui ne sont pas morts asphyxiés ont été enfermés. Le lieutenant Scott et le sergent Greer les surveillent.

— Y a-t-il des risques de voir revenir leurs petits camarades ?

— Nous avons subi quarante-cinq activations externes du vortex depuis votre réveil. Nous avons obstrué la porte, mais ça ne tiendra pas longtemps.

— C’est une coïncidence qu’ils reviennent lorsque nous sortons d’hibernation ?

— Les moteurs VSL ont stoppé moment où notre… invité est apparu sur le vaisseau. Je pense que c’était pour eux l’occasion qu’il ne fallait pas manquer.

Leurs yeux se posent sur moi. Je détourne la tête et fais semblant de ne pas avoir écouté. Le colonel pose encore quelques questions avant que la jeune militaire ne prenne congé.

— Comment vous sentez-vous ? me demande-t-il d’un ton paternaliste.

J’hésite un instant sur la réponse à lui donner.

— Comme si j’étais passé sous un camion.

J’essaie de me redresser sur mon oreiller, mais mon épaule me fait souffrir le martyre.

— Scott m’a dit ce que vous aviez fait pour nous. Merci.

Un léger sourire se dessine sur mon visage.

— C’est Eli qu’il faut remercier.

La jeune femme blonde passe à notre proximité. Le colonel en profite pour l’interpeller sur l’état de l’équipage.

— Le bilan est plus léger que ce que je craignais, répond-elle en passant son avant-bras sur son front ruisselant de sueur. Deux morts, une dizaine de blessés. Les armes utilisées par les aliens sont des concentrateurs d’énergie. Incapacitantes mais pas mortelles.

Elle n’a pas le temps de préciser, une voix forte s’élève au dessus des plaintes et attire toute l’attention. Rush. Il s’énerve contre Eli qui s’avance d’un pas décidé dans notre direction.

— Tant que je n’aurais pas fait des tests, je refuse que tu…

— À d’autres, Rush ! Vous savez que c’est bien moi.

Il se plante devant Young. Contrairement à moi, il n’a pas l’air d’avoir été affecté par l’explosion dans la salle du fauteuil. Aucune brûlure, aucune blessure.

— Tu as détruit notre seule interface avec…

— Ce n’est pas moi ! Ce sont les aliens. Et sans mon intervention, vous seriez encore…

— Eli… interrompt le colonel, avec un léger rictus sur le visage. Ravi de vous revoir parmi nous. Vous allez pouvoir éclairer notre lanterne.

L’intéressé se lance alors dans un monologue énergique, un récit incompréhensible que l’assemblée semble pourtant saisir dans les moindres détails. Il évoque un caisson d’hibernation cassé, son incapacité à le réparer, sa survie compromise, ses discussions avec Ginn et Amanda (qui ont réussi à briser les barrières mises en place par Rush pour se matérialiser, au grand étonnement de
tous), et enfin, sa décision finale de télécharger son esprit dans les ordinateurs du Destinée. Et puis, et c’est à ce moment que toute la salle s’est suspendue à ses lèvres, il indique être entré en contact les aliens d’Eden.

— Ceux capables de créer une planète ? Et qui nous ont renvoyé les membres de l’équipage temporairement ressuscités ? demande T.J. après un instant de réflexion.

Il acquiesce en me regardant d’un air gêné. J’ignore pour quelle raison.

— Ils ont maintenu mon corps en stase dans le fauteuil du Destinée, tout en permettant à mon esprit de… voyager. Comme une « ascension » des anciens. Le temps s’est dilaté, je ne suis resté que quelques semaines dans cet état.

— Comment avez-vous réussi ?

Eli-Wallace-Stargate-Universe-Saison-3.jpg— Ils ne sont pas sur le même plan physique que nous. Le vaisseau est une interface. Ils dialoguent avec elle depuis longtemps. Ils sont nos anges gardiens.

Je suis définitivement largué. Je joue avec le fil de la perfusion qui est plantée dans ma veine. Ça me fait mal, alors j’arrête. Je sens une nouvelle vague de douleur irradier mes muscles, je parviens à la contenir en serrant les dents. J’ai la désagréable impression de perdre le contrôle de mon enveloppe charnelle.

— Vous savez pourquoi la Terre ne répond pas ?

Rush soupire et lève les bras au ciel, comme si Young posait enfin une question pertinente. Le discours du jeune homme se fait plus confus. Il parle des aliens bleus, qui n’ont jamais renoncé à leur objectif de s’emparer du Destinée et qui ont développé une technologie capable d’activer le vortex sans source d’énergie. De l’alliance luxienne, qui a accru son influence dans la galaxie.

— Eli, la Terre, recentre immédiatement Young.

Son regard se fait fuyant.

— Elle n’existe plus.

Une chape de plomb s’abat sur l’infirmerie.

— Quoi ? Que s’est-il passé ? Qui ?

— L’Alliance luxienne. Peu de temps après notre mise en hibernation, il y a eu une guerre. Nous avons perdu. Les aliens d’Eden m’ont envoyé sur Terre après la catastrophe. Tout ce que je sais, c’est toi qui me l’a raconté.

Occupé à triturer un morceau de peau brûlé qui se détache de mon coude afin de dévier mon mal-être, je ne comprends pas immédiatement qu’il s’adresse à moi. Je lève la tête.

— Moi ?

Aussitôt, une secousse électrique envahit ma colonne vertébrale et se propage dans mon cerveau.

— Il y a eu un dernier espoir, reprend Eli. Une bombe. Une idée de Mc Kay et de Carter. Mais la réaction s’est emballée, ils ont fait sauter la porte, et la moitié du continent avec.

Je sens mes mains se crisper. Des images ressurgissent, comme si j’avais déjà assisté à ces évènements.

— Tu ne te souviens plus, me lance-t-il, mais tu as vécu cette période. L’hiver nucléaire. Les radiations. Vous étiez assez nombreux. Au début. Et quand… tu t’es retrouvé seul, je suis apparu.

Tandis qu’il continue de parler, des morceaux de mémoire rejaillissent. Je serre Ava dans mes bras, inanimée. La peau et les yeux brulés par les radiations. Je ne suis pas en meilleur état. Je sais que mon tour va venir. J’embrasse son front, je lui dit que je l’aime, que je vais bientôt la rejoindre.

— Nous avons beaucoup discuté, poursuit Eli à mon adresse. Des évènements. Tu as accepté que nous partagions ton corps, tu voulais que je revois tout ça. Car tu savais que l’humanité était perdue.

Des larmes inondent mes joues. Je sais déjà ce qu’il va annoncer.

— Tu étais le dernier survivant de l’espèce humaine. Et tu es mort le 6 septembre 2015…

 

À suivre…

 

Fin de l’épisode cinq ! Le final, c’est ici :

 

Partie 6 : ici



 


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