Les braconniers jetèrent les bébés phoques dans l’enclos derrière le saloon du hameau qui avait poussé sur la banquise pendant la saison de chasse. Ils étaient satisfaits, la traque
avait été fructueuse. Leur chef, Frederik, distribua des couteaux aiguisés.
— On a le compte grommela-t-il en mâchonnant son tabac à chiquer. De quoi faire un beau paquets de manteaux soyeux. Chacun
égorge le sien, puis Karl les videra et découpera la peau.
Les bébés phoques, comprenant la situation, se pressèrent les uns contre les autres en couinant. Les ombres riantes de leurs
tortionnaires grandirent dans leurs yeux.
— Ne touchez pas un poil de ces mignons petits animaux, forbans !
Les braconniers se tournèrent vers la silhouette qui se découpait sur la ligne d’horizon, devant les vastes steppes
enneigées.
— Mais… Qu’est-ce que c’est ? T’es qui ? Et pourquoi t’es habillé comme ça ?
L’assemblée pointa le costume moulant bleu et rouge de l’individu et fut secouée d’un rire gras.
— Il suffit ! Votre commerce machiavélique prend fin ici !
Ils sortirent de leurs longs manteaux des bâtons et autres armes, qu’ils pointèrent, menaçants.
— Nous sommes quinze et tu es seul.
— Si vous avez besoin d’appeler du renfort…
La silhouette serra les poings. Un tourbillon de fureur engendré par des centaines d’épisodes de bibifoc se jeta sur le groupe.
Les cris des braconniers résonnèrent dans les terres enneigées.
**
Les écrans verdâtres irradiaient leurs lumières blafardes dans la pièce confinée du bateau de commandement. Les ingénieurs
transpirants fixaient les écrans de contrôle qui renvoyaient les images des robots immergés à 1 500 mètres de fond. Le dôme de confinement, mal ancré au plancher océanique, qui menaçait de céder
à chaque instant, et de provoquer une nouvelle catastrophe écologique sur les côtes de Louisiane.
— Qu’allons-nous faire, John ? Il n’y a plus aucun espoir ! Le pétrole atteindra cette fois les côtes européennes,
africaines, et brésiliennes ! C’est un désastre !
Soudain, l’un des ingénieurs pointa un des écrans.
— Regardez ! Caméra 6 !
Une torpille bleue à cape rouge passa à toute vitesse, puis apparut sur une autre caméra, juste au dessus du dôme de
confinement. Elle nageait avec aisance, malgré la pression et le froid glacial des grandes profondeurs.
— Que fait-il ?
Les deux mains apposée sur la paroi en béton, le plongeur héroïque battit des pieds et déplaça la lourde
structure sur quelques mètres, colmatant la fuite. Tout était en ordre, les indicateurs dans la salle de contrôle revinrent à la normale.
L’inconnu leva le pouce devant une des caméras, sous les yeux éberlués des ingénieurs, puis disparut dans les eaux boueuses des
hauts-fonds atlantiques.
— Mais qui c’était ? questionna l’un d’entre eux, sachant qu’il n’obtiendrait jamais de réponse.
**
Clara fixa la croix gammée placardée au mur du salon depuis plus de cinq ans, et fit une moue. Elle promena son regard sur Gaby,
occupé à regarder le match de foot en buvant son habituel pack de bière.
— Tu sais, depuis la visite de ce drôle de gars, il y a quelque-chose de changé.
Gaby la déshabilla avec ses yeux noirs si pénétrants, puis sourit, faisant miroiter ces piercings.
— C’est marrant, je ressens la même chose. Comme si ce poids sur l’estomac m’avait quitté. Comme si je n’étais plus devenu…
qu’amour. Même le foot m’ennuie. Et la bière a un goût amer.
— Oh oui ! Je suis si contente ! Allons nous promener en forêt cette après-midi ! Puis nous irons au restaurant
et au cinéma voir une comédie romantique.
Gaby se leva de son siège et jeta ce qui lui restait d’alcool dans l’évier.
— Tu as raison, ce sera beaucoup plus sympathique que d’aller tabasser ce vieil épicier chinois de la rue de la Poste.
— Je t’aime tellement, mon amour !
— Tais-toi et embrasse-moi.
**
L’astronome fixa fébrilement dans sa lunette l’astéroïde 4832-YX-29 s’approcher de l’atmosphère terrestre. Il était trop tard,
personne ne l’avait vu, rien ne pouvait être tenté. Il percuterait dans les prochaines heures la planète, vaporiserait des milliards de tonnes de roches dans l’atmosphère, occulterait les rayons
du soleil pour plusieurs centaines d’années, détruirait la civilisation.
Une ombre bleutée passa dans le ciel étoilé. En un instant l’astéroïde rebondit et s’éloigna dans les confins du
cosmos.
**
— Mais… Comment est-ce possible ? Ce bus était en train de tomber dans le précipice ! Ils étaient tous
condamnés ! Comment ont-ils pu planer lentement jusqu’au fond du ravin et s’en sortir sans une égratignure ?
**
Les avides tentacules de l’empereur Zord 228 s’affaissèrent. Il avait compris. La terre était sous SA protection, ses armées ne
parviendraient jamais à en venir à bout. Il grimaça en direction de la silhouette à cape rouge, et monta dans son vaisseau amiral.
**
— Merci, M’sieur ! Sans vous, mon p’tit Billy se noyait dans le puits !
**
— Mais, je ne comprends pas. Hier encore, ce vaccin ne fonctionnait pas, cette maladie menaçait de ravager l’espère humaine, et
de…
**
— Les émissions de carbone sont tombées au plus bas niveau jamais enregistré. C’est comme si tout ce poison provoquant le
réchauffement climatique s’était volatilisé comme par magie.
**
Un coup de vent secoua la salle à manger. Ava les yeux de l’écran de télévision, interrompit sa partie de super mario bros wii
et fixa d’un air moqueur la silhouette toute de collant bleu vêtue, frappée d’un triangle rouge sur la poitrine marqué par un « J », et relevée d’une cape rouge.
— Tu as failli être en retard.
— Le monstre extra-terrestre en Russie m’a causé quelques difficultés. Mais je crois bien que c’était le dernier, cette
fois.
— On est déjà le 21 octobre, il était temps. Ça fait trois semaines que tu as disparu de ton blog. Quelle excuse vas-tu trouver
pour expliquer ta si longue absence ? Tu ne crains pas que tes lecteurs aient des doutes sur ton identité secrète ?
J. retira avec difficulté son collant et se posa dans le canapé.
— Je dirai que je suis parti en vacances aux caraïbes. Une photo sur Internet de quelqu’un qui me ressemble comme deux gouttes
d’eau, et ils n’y verront que du feu !
— Mouais…
— Mais si, ne t’inquiète pas.
J. Heska à la plage
Voilà, je suis de retour avec une actu très chargée (sortie de mon bouquin dans trois semaines à peine !)
Et comme d’habitude, le petit bonus dans les commentaires 😉
— Ah oui, et tu as eu le temps de t’occuper de la famine, des épidémies, des guerres et des régimes totalitaires en Afrique ?
— Hé ! Je suis un super héros ! Je sauve les petites vieilles, les bébés phoques, les trucs qui intéressent les occidentaux, quoi. J’ai jamais dit que j’allais remettre en cause le monde
capitaliste.
😉
Et si on veut celle en collants ?
Quand j’aurais vendu 50 000 exemplaires de mon bouquin ! 😉
Et pendant ce temps là, je sauvais trente mineurs de René la Taupe.
Tu fais vraiment ton boulot qu’à moitié J, il serait temps que tu recrutes un sous-fifre. Un jeune orphelin qui vient de perdre ses parents dans un tragique incident en tentant une acrobatie par
exemple? (tout ressemblance avec un personnage déjà existant serait purement fortuite 😉 ).
Mince, je savais que j’aurais dû faire un petit paragraphe sur les mineurs, tu vas t’approprier tout mon travail !
Ah, et pendant que j’y pense, si tu pouvais remplir les stations-services, ce serait sympa. J’ai pas trop le temps en ce moment, René fait encore des siennes (je te jure, si je le choppe,
http://www.youtube.com/watch?v=Rv_O3BWT_gU )
Pour ça, pas besoin de moi, notre cher Président s’en occupe déjà !
Et merci pour la vidéo de ce cher René, ça fait du bien 🙂
Oui, et si tu pouvais mettre une tarte a Hadopi, steuplait ? Pis je connais un nain qui est casse-couilles. Pis un mec m’a fait chier dans la rue, hier, tu veux bien lui faire sa fête ? Oh, pis ma
voiture a crevé, tu veux bien me la soulever ? Pis changer le pneu, tant que t’y est, hein ? 😉 Ah, et après il restera la vaisselle à faire 😀 Merci d’avance ^^
(content de te revoir 😉 )
PIRATE ! Depuis que je suis devenu un vrai écrivain, je suis du coté de Michel Sardou à présent, et je suis pour Hadopi ! Et même aller plus loin : pendre haut et court tous ces vilains téléchargeurs qui empêchent les artistes de s’engraisser en paix !
(ah oui, pour la vaisselle, c’est OK, mais il faut que tu me fasses à manger dedans pour que je puisse les nettoyer 🙂 )
Yay, you’re back! =D
J’suis fan de cette répartie :
— Si vous avez besoin d’appeler du renfort…
*rigole toute seule*
C’est que t’as pas chômé, en trois semaines !
… Aller, il t’en reste plus que 49 et t’auras fait l’année 😉
Merci 🙂
C’est très fatiguant de faire le sper héros, je préfère publier des nouvelles sur le blog et faire l’écrivain sérieux (avec veste en tweed et pipe à la bouche) 😉
Tu connaissais l’ histoire du surfeur et du bébé phoque ?
Je connais celle du surfeur et du requin, mais pas du bébé phoque 🙂
Si tu vends 50 000 exemplaires de ton livre, on a le droit à une photo de toi en collant :b
Alors: moi(+1), Omar et Fred(+2), les 3 petits cochons(+3), …, les 12 salopards(+12), …, les mineurs chiliens(+33), …, les 101 dalmatiens(+101), …, les 300 spartiates du film(+300), …,
les 660 noms gravés sous l’arc de triomphe(+660), …, tous les français qui ne font pas confiance au mari de Carla Bruni(70% de la population, soit 45.5M de personnes). Voilà, avec ça, je penses
qu’on aura même le droit à plusieurs photo en collant 😉
À 100 000, c’est moi en slip moulant sans collant (et là c’est pas une blague) 😉