Il était une fois, dans un royaume appelé Fance, une jeune paysanne, Florence, qui se rêvait princesse. Munie d’un cœur et d’une bonté sans failles, elle ne cessait d’aspirer au prince charmant, au grand amour qui saurait l’emmener sur son beau cheval blanc.
Las ! Les années passaient et rien ne venait. Lassée de gratter la terre et excédée d’avoir été promise par son père à un vieux serf, elle s’enfuit un soir de pleine lune et se retrouva, à force de déambulation, en un royaume fort fort lointain appelé Meique.
Que de changements ! En cette contrée accueillante et sympathique, sa beauté exotique éblouissait les autochtones, et particulièrement un va-nu-pieds au doux nom d’Israel. Le coup de foudre fut immédiat. Oh, elle n’était pas née de la dernière pluie, tout n’était pas parfait. Ce n’était pas le prince dont elle avait toujours rêvé : il portait des tatouages, n’avait pas d’emploi et passait ses journées à traîner dehors. Mais elle s’en moquait, car sa vie se déroulait comme dans un conte de fée : les habitants de la ville la traitaient comme une reine, elle ne payait jamais rien dans les boutiques (c’est parce que tu es une invitée, lui expliquait son prince), elle passait beaucoup de temps à ranger des valises gonflées de billets dans des armoires (je fais collection de billets de Monopoly), elle nourrissait des gens bâillonnés dans la cave (ce sont mes petits neveux qui jouent à cache-cache), elle tamisait de la farine dans de grand sacs plastiques que des ouvrières avalaient goulument avant de s’envoler vers les États-Unis (ces petites coquines n’ont pas la patience d’attendre que l’on fasse de bons gâteaux), elle déambulait, toujours accompagnée par une cohorte d’amis armés jusqu’aux dents (des aficionados du paintball qui me suivent sans que je sache pourquoi).
Et puis, un jour, l’horreur. Jaloux de sa beauté, l’odieux roi du Meique envoya ses cruels chevaliers envahir le palais de son aimé. Malgré leur courageuse défense, ils furent faits prisonniers, enfermés dans la plus haute tour du sombre château et livrés en pâture à une populace manipulée par de fausses accusations. Comment pouvait-on croire qu’elle se livrait à du trafic de drogue, des enlèvements, du blanchiment d’argent au sein d’un gang, elle, une princesse gentille et jolie ?
Mais Florence ne s’avoua pas vaincue. Elle envoya parchemin sur parchemin au royaume de Fance, et, à force de courage et de détermination, gagna le cœur de deux rois successifs. Tous les serfs de ce glorieux pays se mobilisèrent pour lui venir en aide et lancèrent de grandes croisades.
Au bout de sept ans de lutte acharnée, le méchant roi du Meique, terrassé, accepta de rendre Florence aux siens. La victoire fut fêtée, les serfs exultèrent, les journaux jubilèrent, le roi de Fance se déplaça en personne pour l’accueillir à la frontière et célébrer sa beauté, son abnégation, son courage. Nelson Mandela et autres Ingrid Betancourt pouvaient aller se rhabiller à côté d’elle ! Les propositions plurent : cinéma, livre, télévision.
Et là, Florence comprit que le rêve ne faisait que commencer. À présent, elle était une vraie princesse.
Dans un monde idéal…
Je suis d’accord avec toi pour le battage médiatique complètement inique. De là à l’affubler de tous les maux dont on l’accuse, c’est une autre démarche. Néanmoins, il émane de cette famille quelque chose de malsain. Cette façon dont ils ont, chacun de leur côté, exploité tous les medias avec un naturel troublant, relève d’un arrivisme certain.
Même si on peut l’interpréter comme tel, je ne porte pas de jugement. Cette nouvelle a uniquement pour but de divertir, et surtout de moquer cette envolée médiatique pour une histoire beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît (ou comment créer de toute pièce une sainte). Mais il est vrai que cette famille maîtrise l’art médiatique avec beaucoup de pertinence !
Un joli conte de fée !
Week-end magique .
Week-end dans la triste réalité pour moi 😉
Un conte des temps modernes
Comme seule notre société actuelle sait en construire !