Un monde idéal où la science-fiction pourrit le futur

 

Automne 3245, système stellaire AY-21-3, vaisseau Entropia

 

Dark Vader — Commandant Bouillon, les tirs ont endommagé nos propulseurs magnétiques.

L’intéressé se releva au milieu des câbles arrachés, épousseta son uniforme, et fixa son équipage.

— Merci, Monsieur Picard. Monsieur Rico, état des lieux des systèmes ?

— Dégâts mineurs. Dix minutes le temps que nous soyons pleinement opérationnels. Nous avons touché trois fois au but en face. Ils sont cuits.

— Et bien, nous allons discuter un peu en attendant de pouvoir les aborder.

Il s’installa sur son siège, circonspect. L’ONU lui avait donné mandat de réduire les actes de piraterie tout autour de la constellation du Taureau, mais la tâche était loin d’être aussi périlleuse que prévue. Contrebandiers minables, pilleurs d’épaves, voleurs de technologie, receleurs, qui ripostaient tous maladroitement dans leurs poubelles spatiales bricolées. Sauf cette fois-ci avec ce missile magnétique qui s’était faufilé dans le repli du champ de force de l’Entropia.

— Monsieur Solo, je suis prêt, veuillez me connecter.

Il pria pour que son adversaire soit enfin à sa mesure. L’écran virtuel se superposa à la baie vitrée du poste de commandement, révélant un intérieur aux couleurs froides. Une musique se mit à résonner. Emmanuel Bouillon serra la mâchoire quand il reconnut La Marche Impériale et pria pour que cela ne soit pas ce à quoi il pensait. Une goutte de transpiration perla le long de sa joue lorsqu’un bruit de respirateur artificiel emplit l’espace. Et soudain, un casque noir apparut dans le champ de vision.

Dark Vador.

Le commandant se renfonça dans son siège et souffla de dépit. C’était le troisième imitateur de Star Wars qu’il rencontrait ce mois-ci. Les contrebandiers, en plus d’être de piètres adversaires, manquaient cruellement d’imagination.

 

 

Dans un monde idéal…

 

 

 

 

 

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