Un monde idéal où l’humanité peut enfin se reposer

 

robot servant être humain sur canapé Georges enfourna ses doigts boudinés dans le paquet de chips, à la recherche de nouvelles pépites saturées en lipides qu’il fourra dans sa bouche avec un râle de satisfaction. Des miettes s’éparpillèrent sur son torse, le canapé et le tapis, mais il n’en avait que faire : la télévision rediffusait une série stupide qui le faisait rire par réflexe. Soudain, alors qu’il portait sa canette de bière aux lèvres, il se rendit compte qu’elle était vide. Dans un sursaut d’angoisse il tourna son cou graisseux à droite et à gauche avant de voir que son robot-intendant revenait de la cuisine avec une nouvelle bouteille, tout en ordonnant aux robots-aspirateurs de ramasser les miettes résiduelles sur le tapis. Il la saisit, heureux d’hydrater son œsophage par le liquide alcoolisé.

Il admira la mention sur l’étiquette « Un produit fabriqué par les usines automatisées Nouveaux brasseurs » et laissa son esprit divaguer, chose qui lui ne était pas arrivé depuis des mois. Dans un sursaut de lucidité, il se demanda si finalement la robotique et son cortège de bienfaits ne l’avait pas rendu esclave de son existence et de son propre corps. Le serviteur robot lui tendit une barre de chocolat. Il se jeta dessus et oublia aussitôt cette sotte réflexion.

 

Dans un monde idéal…

 

 

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