Nouvelle écrite dans le cadre du « challenge idéal ». Un mot proposé sur Facebook, une nouvelle ! Aujourd’hui, Viking !
Les mâchoires de l’ascenseur se desserrèrent avec leur tintement habituel. Le petit groupe qui en sortit s’avança, sûr de lui, au milieu de l’open space qui grouillait de l’activité coutumière des cadres en costume : coups de téléphone neveux, déplacements pressés avec de lourds dossiers coincés sous le bras, réunions improvisées, claquements frénétiques sur claviers ou sur souris, photocopieurs tournant à plein régime.
Des regards curieux et inquiets se posèrent aussitôt sur cette troupe conquérante, s’attardèrent sur les haches de guerre, les casques en bronze avec protection nasale, les boucliers en bois renforcés, les cottes de mailles. Leur chef se planta à côté de la fontaine à eau et désigna à ses guerriers les différentes positions qu’ils devaient occuper.
— Je suis Beowulf ! hurla-t-il soudain, faisant taire les derniers employés qui n’avaient pas remarqué cette arrivée en fanfare. Mes fiers compagnons vikings et moi-même avons été chargés de l’audit de votre entreprise suite aux mauvais résultats du mois dernier.
Beowulf observa trente secondes de silence, le temps de fixer les collaborateurs pétrifiés.
— Votre directeur, M. Hroðgar, reprit-il, a fait appel à nous pour que des changements drastiques aient lieu. Il nous a transmis pour cela quelques éléments d’information afin que nous commencions le travail au plus tôt. M. Grendel et Mme Pichon, venez à moi !
Les visages se tournèrent vers deux personnes, un peu en retrait, qui parlaient à voix basse.
— Mais… Pourquoi donc ? demanda l’homme, un petit gros aux yeux de fouine.
— Obéissez ! cria Beowulf avec une telle rage qu’il en fit trembler les murs.
Les deux silhouettes déconfites s’exécutèrent.
— Vous me confirmez bien votre identité ? Surtout vous, Mme Pichon ? Autrement surnommée « Mère dragon » ?
La femme se raidit.
— Je ne vous permets pas de me parler sur ce ton. Où est M. Hroðgar ? Je suis directrice adjointe, j’ai le droit à…
Beowulf dégaina sa hache et lui trancha la tête d’un coup sec. La petite boule sanguinolente roula mollement avant de s’arrêter aux pieds d’un stagiaire. Sans perdre une seconde de plus, le guerrier arracha le bras de Grendel et le jeta par la fenêtre. L’homme grogna, puis s’écroula inconscient au sol. Une mare de sang inonda la moquette épaisse.
— Voilà, tonna-t-il d’une voix puissante. Vous venez d’être audité. Le problème est réglé.
Tout le monde semblait pétrifié.
— Vive Beowulf ! hurlèrent-ils soudain en cœur. Nous sommes libres !
Le groupe de vikings disparut aussi vite qu’il était apparu. Il y avait d’autres missions à accomplir, d’autres sociétés à libérer, d’autres services qui devaient connaître les joies du management viking.
Dans un monde idéal…
La classe viking!
Il faudrait plus souvent laisser parler le viking au fond de nous 😉
L’avenir : embaucher des civilisations disparues !
– très efficace
– pas de rémunération
Excellente journée ( blanche ici ) .
Pas sûr que les vikings acceptent longtemps de ne pas être payés 😉
Journée juste un peu blanche par-ci par-là chez nous 😉
J’ imagine le tableau. Pas de pitié au travail. Pas si difficile que ça au fond à imaginer.
Oui, on assassine à coups de mots et pas de hache dans la vraie vie 😉