Un monde idéal où chacun trouve son âme sœur

 

adultere— Quelle bande de crétins, râla Henry tout en donnant un coup de volant rageur vers la bretelle d’autoroute.

— Calme-toi, on risque l’accident, intervint Ibi. Que s’est-il passé ? Encore Yassin ?

— Moui, enfin, je ne vais pas t’embêter avec ça.

— Je suis là pour ça. Tu devrais prendre du recul. Ta mission s’achève dans cinq jours, tu ne les reverras
jamais.

— C’est plus global… Je n’arrive plus à supporter personne. La communication passe si mal, il y a un vrai
fossé. Ils sont tellement différents. Comment se fait-il que tout soit si facile avec toi, et si compliqué avec eux ?

— Je sais, je ressens la même chose. Mais c’est la différence qui nous nourrit. Tu devrais faire des efforts,
apprendre à apprécier les relations humaines, et ne pas t’enfermer. Si tu essayais d’en parler à ton épouse ?

— Non, je n’ai plus envie. Elle ne vaut pas mieux que les autres. Je vais la quitter. Je veux partir loin
d’ici, seul, avec toi.

— Des paroles en l’air. Tu le regretterais au bout d’un mois ou deux. Tu vas bientôt arriver à ton domicile
familial. Je vais te laisser. On se retrouve comme d’habitude quand ils se seront endormis ?

— Compte sur moi.

Henry appuya alors sur l’interrupteur du mémo-disque. Les contours bleutés de l’IA disparurent
instantanément. Il souffla dans l’air confiné, gara sa voiture dans l’allée. Il essaierait de parler à Janice ce soir, se promit-il, pour la dernière fois.

 

Dans un monde idéal…

 

 


4 réflexions au sujet de « Un monde idéal où chacun trouve son âme sœur »

  1. S’il ne supporte plus personne, je lui conseille l’île déserte. Par contre il a intérêt à se dépêcher, elle vont bientôt disparaître. Et il pourra toujours emmener Ibi avec lui 🙂

    • C’est vrai qu’il n’y a plus beaucoup d’endroits vraiment déserts ici… Il va falloir attendre quelques centaines d’années et la découverte d’autres planètes 😉

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