Un monde idéal où la planète Mars est conquise

 

mars.jpgL’empreinte de pas était figée dans la poussière rouge. Son empreinte. Une secousse électrique, grisante, parcourue la colonne vertébrale
de Ben. Il leva les yeux, et, à travers la vitre de son scaphandre, embrassa le mont Olympus, la plus haute montagne du système solaire. Majestueux.

À soixante-quinze ans, il ne pensait jamais pouvoir un jour fouler le sol de la planète rouge, qui avait tant nourri les
fantasmes de sa jeunesse. Il était libre à présent. Seul. Elle lui appartenait, tout comme les terres inconnues aux explorateurs d’autrefois.

Une sonnerie retentit dans son scaphandre. Sa respiration s’accéléra. Une seconde sonnerie, plus stridente, se fit alors
entendre. Une voix grésilla.

— Faut rentrer, Pépé. Il y a les gens qui attendent.

Ben sourit tristement. Il se détourna du grillage où les panneaux de publicité s’amoncelaient, slaloma entre les paquets de
touristes en scaphandres qui piaillaient dans le minuscule enclos sécurisé pour prendre des photos, et qui, tout comme lui, voulaient profiter de « l’expérience digne des premiers
astronautes ». Un groupe d’enfants turbulents avaient déjà effacé son empreinte. Il s’approcha du sas, débarrassa son avant-bras de la poussière ocre. Et sourit.

 

 

Dans un monde idéal… 

 

 


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