Clara reboutonna son chemisier strict, replaça ses cheveux noirs en chignon derrière le crâne, lissa sa longue jupe noire sur les
genoux. Toutes les précautions étaient prises, elle pouvait s’extirper de son bureau.
Elle rasa les murs quand elle croisa Mathieu et Henri. Étonnamment, ils firent à peine attention à elle. Aucun regard salace, ni
remarque aguicheuse du type « Voilà la plus belle » « Hello, la Miss », ni sifflement, ou même, tentative de pelotage. Désarçonnée, elle se rendit dans le local de la
photocopieuse. Jean et Philippe y étaient. Elle faillit s’enfuir afin d’éviter le combat de coqs habituel. Ils se contentèrent de la saluer et de poursuivre leur conversation tranquillement, sans
tension. En sortant, aucun d’entre eux n’essaya d’effleurer ses fesses.
Sous le coup de l’émotion, elle regagna son bureau où la secrétaire de M. Bouchu l’appela. Elle se glissa à pas de souris chez ce
gros porc libidineux qui cherchait toujours à la coincer dans un couloir. Celui-ci posa les poings sur la table, et, sans même tenter de lui caresser la main ou le visage comme il le faisait
d’habitude, s’empourpra.
— Figurez que je viens d’apprendre quelque-chose d’extraordinaire ! exulta-t-il en passant son ventre flasque au dessus du
bureau. Cela fait plus de trois ans que vous n’avez pas été augmentée !
Elle n’osa répondre. Qu’allait-il quémander en échange de sa revalorisation salariale ? Une fellation ?
Il prolongea son discours de dix bonnes minutes, expliquant que c’était un scandale, qu’elle avait prouvé toutes ses compétences
et que cela constituait une grande injustice. Il lui proposa de la nommer immédiatement à un poste à sa hauteur et de l’augmenter substantiellement, au même niveau que ses collègues masculins.
Clara n’en revenait pas.
Alors qu’elle allait se lever pour le remercier, un poussin géant, sur lequel montait un Batman jouant du violon fit irruption
dans la pièce. M. Bouchu sortit alors une guitare et se mit à fredonner une sérénade.
Clara se releva en sueur de son lit. Le réveil indiquait 2 heures du matin.
Encore ce rêve.
Dans un monde idéal…
Un monde idéal en écho à celui-ci –> Clic 😉
Malheureusement, dans un monde idéal, les femmes sont toujours perdantes…
J’me disais aussi, c’était peu crédible :p
C’est vrai, mais je pense que les hommes doivent faire des efforts. Moi, par exemple, je ne pince les fesses des filles à la photocopieuse qu’une fois par jour seulement ! Un grand pas pour
l’égalité des sexes 🙂
La narration est toujours aussi sympa, mais j’ai été un peu déçu par la chute, le coup du « ah c’était qu’un rêve ! » est un peu du déjà vu …
Vivement un autre monde idéal quand même 😉
Rei, pour me faire pardonner de ma chute un brin clichouille, un monde idéal totalement gratuit très bientôt 😉
Un monde idéal totalement gratuit avec un salaire pour les lecteurs Mais je rêve !
Excellente nuit .
@ Robert : pas bête comme idée. Avec un salaire de lecteur, c’est sûr que je ferais le plein sur mon blog 🙂
@ Aurélie : les femmes sont manipulatrices et les hommes obsédés, beau résumé de l’humanité 🙂
@ Anne : Rhoooo non, ça compte pas, je ne les ai pas pincées, je les ai juste effleurées… Par contre, tu me fais aussi penser que j’ai oublié les léchouillages de pieds à la Georges Tron…
Tout les mecs sont des obsédés alors? 😉
Espèce de menteur ! Tu m’as pincé les fesses 4 fois hier au photocopieur… lol