En ce dimanche matin du 1er
avril, premier jour de réelle grasse matinée depuis des semaines à cause de son travail éreintant, Sonia ne se lassait pas de s’étirer dans les draps en pensant qu’elle n’aurait pas à se lever.
— Raz de marée !
Son esprit embrumé n’eut pas le temps de réagir, un seau complet de gaspacho andalou lancé par son mari lui explosa en plein visage. La soupe froide de tomate, de poivron et de concombre lui
satura l’odorat au point de la faire vomir. Les épices lui brûlèrent les yeux. Elle hurla, son mari disparut aussitôt de la maison en indiquant qu’il emmenait leur enfant au parc.
Après avoir passé deux heures à retirer la sauce poisseuse par des ablutions dans la cuvette des toilettes (son mari avait saboté les tuyaux d’arrivée d’eau du lavabo et de la douche), elle reçut
un message de son patron lui ordonnant de se rendre immédiatement au travail, sous peine de renvoi. Elle mit plus de deux heures à y aller. Déjà, son voisin avait crevé les pneus de son véhicule,
puis le personnel de voirie avait creusé des trous dans la chaussée un peu partout en ville et avait déréglé les feux de signalisation, provoquant une multitude d’accidents et des embouteillages
monstres.
Lorsqu’elle parvint enfin au siège de l’entreprise, elle trouva porte close. Un poisson était scotché sur la vitre du hall d’entrée. Dépitée, elle prit le chemin du retour.
Coincée dans l’avenue Général de Gaulle, elle reçut un coup de téléphone des pompiers indiquant que son fils avait eu un grave accident au square (un étranglement dans un tourniquet saboté), et
qu’il se trouvait entre la vie et la mort. Complètement paniquée, elle abandonna son véhicule et se précipita à l’hôpital en courant. Elle détestait le 1er avril, le jour où tout était permis, où les gens se pourrissaient l’existence sans se soucier des conséquences dramatiques. Voilà pourquoi elle se refusait
toujours à y participer.
Lorsqu’elle débarqua enfin dans la chambre, les poumons sur le point d’exploser, son fils était là, monolithique, couvert de tuyaux reliés à des machines de monitoring ou des perfusions. Des bips
inquiétants résonnaient dans l’espace confiné aux relents de javel. Une infirmière entra sans même la regarder et planta une aiguille dans le bras rempli d’ecchymoses, tout en contenant un rire.
Sonia soupira de soulagement. Encore une blague de mauvais goût.
— Poisson d’avril ! hurla son mari et deux médecins en surgissant de la salle de bain adjacente. Il était déjà mort à son arrivée aux urgences !
Dans un monde idéal…
Heureusement qu’il n’y a qu’un 1er avril par an!!
Oh oui, parce que dans un monde comme celui-là, il faut au moins un an pour réparer toutes les atrocités commises pendant ce jour 🙂
ça change des poissons à accrocher dans le dos des gens.
Sauf si tu plantes les poissons avec un clou 🙂
Poison d’avril !
Excellente soirée .
Sonia n’a pas tout à fait tort de détester le 1 avril 😉 Mais tout est bien qui finit bien et après-coup, ça garantit une bonne rigolade!
A ta santé J. !
Ma fille a aussi beaucoup d humour pour ce merveilleux jour qui cette annee est tombe en meme temps que notre depart en Angleterre : elle n a rien trouve de plus drole que de se vomir dessus et sur
sa maman, sinon c est pas une blague reussie… Super sympa le voyage et vive les claviers qwerty…
@ Robert : Du coup, tu ne me souhaites pas une excellente santé… 😉
@ Pneu : (sympa ton pseudo 😉 ) Oh oui, j’imagine déjà les petits rires de sitcom en fond. La grosse poilade 😉
@ Anne : Elle t’a vomi dessus dans le train (sinon c’est pas drôle) ? Enjoy your trip in England 🙂