Un monde idéal où les robots deviennent nos égaux

 

 

androide.jpgLes bras chargés de courses, John réussit enfin à attraper le journal de ce satané distributeur. La Une était une nouvelle fois consacrée aux troubles
terroristes bots de génération IX en terre indépendante, et à la catastrophe robotique liée à l’appauvrissement de cette population marginalisée. Manque de pièces détachées, de chirurgiens
automates, et surtout, de fluide lubrifiant.

Fourrant la liasse de papiers dans un des sacs, il se décida à couper par la rue Sainte
Catherine pour retourner à l’appartement. Il regretta amèrement quand il se fit accoster par une androïde de génération VIII.

Salut, mon gars, ça te dirait de t’éclater avec moi pour quelques euros
?

Sa peau synthétique commençait à se distendre, révélant un visage peu harmonieux. Il
bafouilla un vague refus et poursuivit son chemin. Des marginaux, des bots de génération VI, zonaient dans les renfoncements des portes et des boutiques. Dès qu’ils apercevaient John, ils
l’interpellaient.

Hé ! Un billet ou un ticket-réparation !

Il les ignora.

Ne les écoutez pas, Citoyen, lui indiqua un robot de génération III, qui marchait à côté de lui. Ces bots pouilleux ne méritent guère mieux que notre mépris.

John le dévisagea, puis laissa éclater sa colère.

Et alors ? Ce n’est pas un artificiel enrichi qui va me dire ce que je dois
faire !

Il partit en courant rejoindre l’appartement. Il entra, verrouilla la porte et se
dirigea vers la cuisine, où il éclata en sanglots.

John ? demanda soudain une silhouette dans l’encadrement. Que se
passe-t-il ?

Rien, Monsieur, déclara-t-il en retirant les larmes qui commençaient à perler sur ses
yeux.

Un problème ? questionna une seconde voix féminine.

Il se passe que John, souffla le premier, TON bot domestique, nous fait une nouvelle
crise existentielle… Je suis peut-être vieux jeu, mais, avant qu’ils ne soient équipés d’un tronc sensoriel et ne deviennent nos égaux, ils passaient l’aspirateur sans chialer ! Et ne
s’entretuaient pas les uns les autres !

Il va falloir faire avec. Ils ont le droit de faire ce qu’ils veulent, à présent. Et
de se comporter comme de bêtes… humains.

 

 

Dans un monde idéal…

 

 


12 réflexions au sujet de « Un monde idéal où les robots deviennent nos égaux »

  1. T’as raison J., on a déjà assez à faire avec les chats, manquerait plus que des androïdes dotés de sentiments et ce serait le pompon 😉

    Par contre, j’aimerai bien savoir comment des robots peuvent porter déclarer la guerre à l’humanité malgré les 3 lois de la robotique?

  2. Le soucis, c’est que la loi zéro est une loi déduite par des robots, pas une loi créée par l’homme. De plus, les robots pourraient considérer que l’humanité elle-même est le plus grand danger de
    l’humanité, et donc décider de la détruire pour sauver l’humanité.

    • Arf… Tu la connaissais… Effectivement, elle n’est pas dans le « hard » du robot, mais dans le « soft ».
      Mais, il n’empêche, pour en revenir à la question intiale, les robots pourraient alors déclarer la guerre à l’humanité (voir Vic dans I Robot avec Will Smith 😉 ), et donc, ma nouvelle est plausible (enfin, façon de parler) CQFD 😉

  3. Arf, il va falloir que ça change ! Les gens qui viennent sur ce blog sont trop cultivés ! Je veux plus de gens qui disent des « Tro koul tes istoirs, LOL PTDR » ou des « c’est quoi les lois de la
    robotiques ? » pour pouvoir gonfler la poitrine en disant « je vais t’expliquer mon(a) petit(e) » 😉

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