Un monde idéal où les sauts inopinés dans le temps sont possibles

 

 

4357953912_afc5e8d484.jpgÉcoute, je sors du supermarché et je galère pour
tenir les courses, j’arrive à l’appart dans trois minutes, je te laisse, bisous !

Amélie raccrocha brusquement. Un sac venait de lui échapper. Elle se pencha pour le rattraper, perdit l’équilibre,
fit deux pas pour compenser. Elle releva la tête, satisfaite. Un silence inquiétant tomba. Les gens glissaient autour d’elle en la dévisageant.


Amélie fronça les yeux. Ils étaient tous habillés de manière étrange. Des pantalons sombres et des débardeurs
moulants. Ils étaient beaux, grands, musclés, et équipés d’appendices colorés au niveau des tempes, des poignets, des chevilles.

Vous allez bien, Madame ? demanda l’un d’entre eux en s’approchant, inquiet.

Ben… Ouais, répliqua Amélie. J’ai juste failli faire tomber mes courses. C’est
carnaval ?

Quoi ?

Elle jeta son regard derrière l’épaule de l’homme. L’enseigne du supermarché était
différente. Elle fit une moue.

Sans faire plus attention à son interlocuteur, elle s’avança vers le passage piéton. Il
n’y avait plus de route. Le boulevard bruyant avait cédé la place à une allée verte bordée d’arbres.

Mais qu’est ce que…

Son cœur accéléra. Elle décrocha son téléphone. Plus de réseau. Une bouffée d’angoisse
lui monta à la gorge. Elle partit en courant vers son appartement.

Sa rue avait changé. De nouveaux immeubles avaient fleuri, plus grands, plus beaux.
Avec d’imposantes baies vitrées couvertes de végétation. Elle arriva enfin devant chez elle.

 

Un terrain vague.

Sur lequel une armée d’engins paraissaient construire
quelque-chose.

Des robots.

Un frisson électrique lui parcourut le dos. Elle lâcha ses sacs de course, alors qu’un
éclair zébra l’atmosphère, libérant une navette spatiale dans le ciel de l’agglomération dijonnaise…

 

 

Dans un monde idéal…



12 réflexions au sujet de « Un monde idéal où les sauts inopinés dans le temps sont possibles »

  1. Le petit-ami d’Amélie ne comprit jamais vraiment sa disparition, et passa sa vie à l’attendre…

    Et voilà LiliOum, tu es l’héroïne d’une nouvelle, j’espère que ça t’a fait plaisir 😉

  2. haha ! Merciiii msieur ! 😉
    Mais dans quelle galère tu m’as projetée là !
    Déjà les courses c’est chiant, mais seule et sdf dans un futur bizarre, arg! Et je veux mon « petit ami ! snif 🙁

    • Désolé, mais dans cette nouvelle, si tu le retrouves, il sera vieux et moche (enfin sauf si dans le futur on invente une cure de jouvence, mais ça, c’est une autre histoire 🙂 ) Tu penseras à ça à chaque fois que tu sortiras d’un supermarché 😉

  3. Ah c’est sympa, ça, comme concept !
    A Dijon, en plus !! o/

    Par contre, j’vais faire gaffe à ne plus trébucher, moi, maintenant… ^^

    • Et oui, comme j’habite à Dijon à présent, il fallait bien que je mette en scène ma magnifique ville (de félons à la solde de l’anglois) d’accueil 🙂 Tiens, d’ailleurs, je vais faire des courses ce soir, si je ne reposte pas sur le blog, c’est que je suis dans le futur !

    • Tu n’y penses pas ! Si tu était projeté dans le futur, tu perdrais tout : ta famille ta copine, tes chats, ta vie, la société, etc. Tout ça pour pouvoir voyager dans l’espace, vivre 500 ans, et rencontrer des extra-terrestres sur des planètes aussi sauvages qu’inconnues ! … Bon, si tu trouves une faille de ce type, contacte-moi 🙂

    • Oups, c’est vrai que je pensais qu’on trouverait toujours le moyen de rentrer (éternel optimiste que je suis) et de réitérer ensemble cet exploit… Bon, alors on fait comme ça : si tu tombes dans une faille spatio-temporelle qui te propulse dans le futur, tu viens me voir vieux et tu me dis « Tu vois, J., ça existe », et moi je te dirais (avec une voix de vieux) « Qui êtes-vous ? Allez-vous en ! Vous voulez me voler mes affaires, c’est ça, hein ? Comme lors de la révolte androïde de 2045 ??? »

    • Mais Dijon est une ville magnifique avec un patrimoine riche et formidable : il y a la moutarde ! Et puis, euh… il y a la moutarde aussi ! Et sans oublier la superbe euh… hummmmmmm… moutarde, quoi ! Et puis en plus, il fait tout le temps beau et chaud. Les anciens disent même qu’un été, il y a environ trente ans, il a fait plus de vingt degrés pendant deux jours ! Tu imagines ! Le Caire peut aller se rhabiller à côté de ça ! 🙂

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