Un monde idéal où l’être humain respecte le vivant

 

4277266711_1895d0c47e.jpgHenri fit une moue quand il constata que le biocoeur
de son chariot était percé, et répandait de la lymphe sur le carrelage du supermarché.

Ça n’arrive qu’à moi…

Il vérifia sa liste.

Dépêche-toi, va me chercher les filets de poisson, ordonna-t-il à son serviteur chimpanzé à l’intelligence
augmentée, avant de se diriger vers l’étal de boucherie.

Arrivé au comptoir, il fixa le boeuf maintenu en suspension derrière le boucher, en réalité un
immense paquet de muscles sans pattes ni tête.

Trois steaks, demanda-t-il.

L’homme bourru acquiesça et alla découper des langues de viande dans la masse frémissante.

Henri alla ensuite chercher quelques poireaux encore gesticulant dans leurs emballages. Il détestait leurs voix de
crécelle. Son serviteur lui apporta les filets.

C’est pas trop tôt.

Il les jeta dans le chariot. Les télévisions en tête de gondoles faisaient défiler les images du scandale des
expériences génétiques : hommes-poissons, hommes-végétaux, hommes-oiseaux. Un frisson parcourut sa colonne vertébrale. Quelle horreur, comment pouvait-on faire des choses pareilles
?

 

 

Dans un monde idéal…

 



6 réflexions au sujet de « Un monde idéal où l’être humain respecte le vivant »

  1. Héhé 🙂

    Ca apparait comme une solution intéressante : Croissance accélérée des « animaux », moins d’énergie perdue à les nourrir, … On ne peut plus leur infliger de souffrances lorsqu’on les abats ou
    transporte…

    J’avais lu quelque chose comme ça dans Hypérion, et ça m’avait semblé très intéressant et limite idéaliste ^^

    Par contre, c’est comme tout… Attention aux dérives 😛

    Meme si… Quelques années après cette nouvelle, les hommes oiseaux, poissons & co pourraient être acceptés… Les uns vivraient dans les airs, les autres dans les océans… y’a de la place
    pour tout le monde, et après tout, vu qu’il n’y a plus beaucoup de place sur la terre, pourquoi ne pas commencer à peupler les océans et le ciel ??

    Le seul problème que je vois à ceci, c’est que… Quand on se prends une fiente de pigeon sur la tronche, c’est déjà chiant, mais si on se prends une merde d’humain volant…

    • Très intéressant ton point de vue (et très progressiste) ! J’ai à peu près les mêmes principes, la science-fiction présente déjà ce genre de choses de manière très réaliste (et surtout la façon dont les limites de l’acceptabilité et de l’éthique peuvent être repoussées) mais souvent quand je présente ce point de vue, c’est le schéma inverse qui se produit, les gens sont choqués : –> qu’on puisse toucher à la nature humaine (un homme ça doit avoir une tête, deux bras et deux jambes bien proportionnés, même si ce principe risque fort d’être mis à mal quand nous coloniserons d’autres mondes avec des gravités légèrement différentes qu’à celle qu’on rencontre sur Terre) –> qu’on s’avenure à manipuler le vivant, et souvent, l’argument rencontré c’est : on ne sait pas où commence et où finit l’âme. Le coup du boeuf, par exemple, risque de dégoûter car il est présenté dans la nouvelle de façon plus ou mons vivante. Par contre, à mon avis, l’interdit serait levé si le muscle était directement « cultivé » en laboratoire (ce sera d’ailleurs une de mes prochaines nouvelles). Voilà 😉

  2. Si les légumes se mettent à gigoter ça risque de dégouter plus d’un végérarien 🙂 Et un végétarien qui ne mange plus de légumes est un vététarien mort… Ce qui n’empechera pas la création de la
    ligue de protection du poireau!

  3. Moi, j’aimerais bien être un OISEAU-CHAT-POISSON vert-fluo !
    P.S.
    Si les poissons n’ont pas le droit de parole sur ce blog , tu effaces mon commentaire . Merci .

    • Un poisson-chat volant, ça doit bien exister quelque part 😉 Et les poissons ont tout à fait le droit de parole sur ce blog, de même que les chats, les chiens, les hamsters, le vent, et les Robert 😉

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