La porte claque derrière moi. Furieux, je jette mon manteau au sol et me précipite dans la cuisine pour m’y servir un verre de lait avec double dose de Nesquik en poudre. Je réitère l’opération trois fois avant de m’effondrer sur une chaise, haletant dans mon humeur maussade.
Ava, qui était en train de martyriser son ordinateur dans le salon, passe la tête dans l’entrebâillement de la porte.
— Ça va ? me demande-t-elle, inquiète. Ne le prends pas mal, mais je trouve que tu forces trop sur le Nesquik en ce moment…
Je m’affaisse.
— Tu ne comprends donc pas que je suis victime de harcèlement moral ?
— Ce n’est tout de même pas si gra…
— C’est grave ! dis-je en frappant du poing le plan de travail et en plongeant dans le frigo pour me resservir un verre plus fort de poulain à 90% de cacao, on the rocks. Je suis désolé, mais quand j’envoie un mail à un pote et qu’il me répond une vanne pourrie sur la moutarde de Dijon ou le vin rouge de Bourgogne, je me sens souillé au plus profond de mon être.
— C’est juste une blague un peu potache…
— Toujours ta manière de minimiser les actes de violence les plus barbares ! Je suis bouffé par cette discrimination sur les bourguignons. Et les escargots, et le gros rouge, et les traîtres à la solde des anglais, et les bouseux, et la chouette, et le cassis, et le bœuf bourguignon, et le pain d’épice, et le temps pourri, et le reste. Merde, parce qu’on habite à Dijon ! J’y suis pour rien !
— Je ne vois pas ce qu’on peut faire.
Je lui agrippe les épaules.
— Fuir, pauvre folle ! Fuir ! Nous devons quitter cette contrée maudite vers un lieu paradisiaque loin de tous ces clichés stupides, où personne ne pourra plus nous moquer ! Un lieu d’habitation qui fera rêver, où nous ne serons plus la risée de la populace, où nous pourrons être fiers, où on ne nous traitera plus comme des pseudos-alcooliques seulement bons à cultiver la vigne !
— Ouais, enfin, on est en France, faut s’accrocher pour trouver un endroit sans tradition vitico…
— Un lieu où nous pourrons fièrement acclamer notre appartenance sans que notre interlocuteur ne trouve une sotte image pour nous attaquer ! Où nous serons libres, heureux et épanouis !
— J’ai compris, où les clichés ne seront pas légions. Mais tu veux aller où ?
J’observe un silence de circonstance et je la fixe, les yeux pétillants.
— Dans le Nord – Pas de Calais.
Et voilà les amis, mon silence sur le blog est expliqué par mon déménagement à Lille pour des raisons professionnelles (ben oui, je ne fais pas que glandouiller sur le blog, j’ai un vrai travail qui me permet d’acheter à manger pour moi et le chat – pas pour Ava, puisqu’elle s’inscrit dans cette sotte mode de nos temps moderne de femmes « libres » et « autonomes » avec un métier et des exigences du type : équité en matière de tâches ménagères, égalité salariale, droit de vote, etc., mais ceci est un autre sujet).
Sur ce, voici mon nouveau chez-moi !
Bientôt reprise d’une activité normale sur le blog (avec une surprise dans pas trop longtemps 😉 )!
En effet, tu seras beaucoup plus tranquille sans préjugés tout là bas xD Mais on les vit bien les préjugés sur les Bourguignons! Au moins Dijon est connue mondialement ou presque grâce à la moutarde ^^
Oui, parce que franchement des préjugés sur le Nord – Pas de Calais, il faut vraiment bien les chercher pour en trouver 🙂
Dijon est connue pour sa moutarde, mais aussi pour Patrick Chirac 😉
Un mois sans glandouiller sur le blog !
J’aime bien que tu glandouilles sur le blog , encore une bien aromatisée et piquante ( légèrement alcoolisée ) nouvelle !
Excellente journée .
Moi aussi j’aime bien glandouiller sur le blog, mais mon déménagement n’aimait pas trop, lui 😉
welcome back sur internet J !! (enfin quand je dis « welcome back » c’est sur ton blog donc…) Tes nouvelles m’avait manquer, et j’espère que tu va continuer à nous pondre des nouvelles made in Ch’ti ! (promis je sortirais pas beaucoup de cliché sur les lillois 😀 )
Je vais inaugurer une nouvelle série ! Après les Martine, ce sera » J. Heska découvre le Nord » : J. Heska et la bière, J. Heska et les frites, J. Heska et le ch’ti biloute, J. Heska et les corons,…