11 heures du matin GMT
Berlin, gare d’Hauptbahnhof. J. Heska descend du train. Trois hommes armés viennent à sa rencontre, ils l’invitent à les suivre
dans une salle isolée derrière les guichets. L’écrivain se retrouve alors face à un individu grand, en costume cravate, Monsieur Smith.
— Il paraît que vous me cherchez, M. Heska ?
— Pourquoi Mario Alta vous transmettait les manuscrits de l’imprimerie ?
Smith répond dans un sourire qu’il effectuait de la simple veille « technique » pour ses patrons. J. Heska fronce les
sourcils. Un des gardes du corps sort un pistolet.
J. Heska le désarme et le neutralise, ainsi que ses complices, par des coups de poing bien placés. Smith s’échappe par une issue de secours.
L’écrivain le poursuit, et, alors que Smith déboule en plein milieu d’une rue, il se fait renverser par un bus. J. Heska se précipite sur lui.
— Pour qui travailles-tu ?
La bouche en sang, l’individu pointe du doigt la vitrine d’une boutique, une librairie, où une flopée de couvertures s’étale,
arrogantes. Des livres griffés des plus grandes maisons d’éditions françaises…
Midi GMT
Le chauffeur de bus sort de sa cabine, catastrophé, et tend les bras vers le ciel. J. Heska fouille les poches de Smith alors que la foule
grossit autour d’eux. Il saisit un ordinateur portable dans son sac à dos. Les sirènes des voitures de police allemande résonnent. L’écrivain s’échappe dans la foule. Son téléphone sonne. Une
voix étouffée.
— J. ?
C’est la secrétaire de chez Transit.
— Où es-tu ? Pourquoi te caches-tu ?
— Je suis traquée.
— Je sais. Je suis en train de découvrir qui est derrière tout cela. Je peux t’aider.
Silence au bout de la ligne. Elle raccroche. Trois minutes plus tard, il reçoit un mail avec des coordonnées.
Dans le grand nord canadien.
13 heures GMT
J. Heska roule au milieu des étendues glacées sur sa moto-neige. Après trois heures de route, il arrive enfin en vue d’une cabane isolée dans
les bois. Une rafale de mitraillette fend les airs, touchant le réservoir de l’engin. J. Heska se jette au sol, la moto-neige explose.
Des hommes s’approchent de lui. Reprenant vite ses esprits, il abat ses assaillants. Il enlève la cagoule d’un mourant et reconnaît Tchekov,
un de ses anciens collègues de la division « Cocktail Molotov ». Tchekov répond qu’il n’a plus rien à voir avec l’unité.
— Tu es un mercenaire à la solde de Loukoum… Pourquoi avoir tué le Major Popov ?
— J’avais des ordres.
— Où est Loukoum ? quel est votre objectif ? Quel lien avec les maisons d’édition françaises ?
Tchekov émet un gargouillis et se fige, les yeux grands ouverts vers le ciel.
14 heures GMT
J. Heska pénètre dans la cabane et découvre la secrétaire, attachée et bâillonnée, nue sur une peau de bête. Il la libère.
— Ils sont arrivés juste après mon coup de téléphone… Ils t’attendaient…
— Peu importe. J’ai remonté la piste à partir de l’explosion de l’imprimerie en Italie. Vers un certain Smith, j’ai son
ordinateur portable. Il travaille en lien avec les grandes maisons d’édition françaises. Et les gorilles que j’ai tués à l’extérieur sont à la solde d’un certain Loukoum, probablement leur bras
armé.
La secrétaire se pince les lèvres.
— Tout s’explique alors…
— Quoi ?
— Nous avions déjà reçu des menaces de la part de Gallimard, de Robert Laffont, d’Albin Michel et de Flammarion. Elles étaient
devenues plus virulentes avec l’annonce de la publication de ton manuscrit. C’est pour cela qu’ils se sont attaqués à nous…
— Malheureusement pour eux, ils s’en sont pris au mauvais écrivain…
— Ne perdons pas de temps. Ton livre peut encore sortir avec un peu de retard, le 15 décembre, mais il faut nous rendre de toute
urgence en Espagne !
À suivre…
Le complot de Gallimard, Flammarion et laffont se dessine !
Passer de Berlin au Canada en 1h, y a pas à dire, tu es vraiment très fort 😉
😉