15 heures GMT
L’avion vole tout doucement au dessus de l’atlantique. J. Heska connecte l’ordinateur portable de M. Smith au sien et en
décrypte le contenu. Il y découvre un listing, d’auteurs assassinés, de livres détruits, de vies gâchées. Et un numéro de téléphone crypté, qui ne peut être utilisé que sur appareil sécurisé. Il
sort celui qu’il a volé à Mario Alta en Italie, mais une diode rouge clignotante indique qu’il a été désactivé. La secrétaire arrive avec deux cafés brûlants demandés aux hôtesses.
— Une back-up de sauvegarde a été envoyée par un des éditeurs, cinq jours avant que le Caribou ne le décapite… Après la dernière
menace de Flammarion. En cas de soucis, l’imprimerie espagnole devait prendre le relais et lancer immédiatement la production de nouveaux livres, pour une sortie le 15 décembre… C’est ce qu’ils
ont fait, mais…
— Mais tu as tout avoué aux hommes de Chekov…
Elle baisse les yeux.
— Il a contacté une personne pendant qu’ils me ligotaient. Ils vont détruire les preuves…
J. Heska jette un œil à sa montre.
— Nous avons encore le temps.
16 heures GMT
Centre de Barcelone. La moto vrombit et se faufile dans la densité du trafic. J. Heska et la secrétaire arrivent enfin en vue de
l’imprimerie « Paëlla et encre de Chine ». Les baies vitrées où les rotatives s’affairent font face à la rue espagnole.
— Le directeur pourra nous aider. Il faut avant tout renforcer le service de sécu…
Une immense explosion secoue le bâtiment. L’onde de choc se propage dans toute la ruelle et souffle la moitié des immeubles. Les
deux compagnons sont projetés au sol. Une odeur de papier brûlé envahit l’atmosphère, des morceaux de couverture de « Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir » tombent, à moitié
calciné, un peu partout. J. Heska se relève, il serre les poings.
Il fixe une silhouette au loin, sur une moto, un homme, qui a un étrange sourire. Quand celui-ci voit que l’écrivain l’a
remarqué, il tourne violemment la poignée d’accélération et s’enfuit dans un dérapage contrôlé.
— Reste ici ! Ne bouge pas ! lance-t-il à la secrétaire avant d’enfourcher son destrier d’acier.
— Qu’est-ce que tu fais ?
— Il me faut son téléphone !
17 heures GMT
Les deux-roues prennent tous les risques pour se faufiler au milieu de la circulation. Après une course-poursuite au milieu des
ruelles catalanes, J. Heska, arrive à le rattraper et se place à sa hauteur. Il se jette sur lui, les motos se percutent et explosent tandis que les deux corps roulent sur le
côté.
Le saboteur est assommé. J. Heska fouille sa veste et trouve le téléphone crypté. Il appelle le numéro indiqué dans l’ordinateur
portable de Smith. Un homme à la voix métallique répond.
— Loukoum ?
Le temps se suspend. J. Heska fait une moue.
— J’arrive.
L’autre au bout du fil raccroche.
18 heures GMT
J. Heska revient à l’imprimerie. Les véhicules des pompiers et les voitures de police s’agitent dans tous les sens. Il recherche la
secrétaire. Il lui téléphone. Elle décroche, elle a le souffle coupé. Elle est suivie, elle est à deux rues de là.
J. Heska s’y précipite à s’en faire exploser la poitrine. Trop tard. Elle est embarquée dans une Mercedes qui part
en trombe. Il saute sur le toit d’une voiture, dégaine, tire dans les pneus. La grosse cylindrée s’échappe derrière un virage.
J. Heska retire son sac à dos, il connecte son ordinateur portable au téléphone crypté. La communication venait de Paris. Il
retrouvera sûrement la secrétaire là-bas…
À suivre…
Allez, plus que deux épisodes et la journée de 24h est finie 😉