Un monde idéal où les disparus restent présents parmi nous

 

Yo mamyLa petite fille poussa son assiette.

Pu faim…

— Qu’est-ce qu’il y a, ma puce ? Un problème ?

— J’aime pas. Je sais que mamy, elle me regarde.

— Qu’est-ce que tu racontes ? L’âme de Mamy est au ciel, elle te voit, mais d’en haut.

— Si, elle me regarde manger !

L’enfant pointa la verrière au milieu de la salle à manger, où trônait le corps de son grand-père depuis déjà quelques années, et où sa grand-mère avait été récemment installée. L’employé des pompes funèbres avait choisi une mise en scène audacieuse, la plaçant debout, la main tendue vers le ciel. Mais ses yeux étaient bien clos.

— Ne t’inquiète pas, ce n’est qu’une enveloppe charnelle, un souvenir. Ta mamy a été vidée de ses entrailles nauséabondes, et formolisée. L’enceinte est anaérobie. Et puis, dis-toi un jour que ce sera moi, et puis toi, qui serons chez nos enfants !

La petite fille fit une moue.

— Mais, si ! Tu seras contente !

 

 

Dans un monde idéal…

 

 

 

3 réflexions au sujet de « Un monde idéal où les disparus restent présents parmi nous »

  1. Eurk… Alors là, ce serait vraiment de très mauvais goût si ça arrivait vraiment. Je pourrais pas supporter de savoir les corps de mes parents trainer dans l’appart’!

  2. ANAEROBIE…mais bien sûr, c’est un mot que j’emploie tous les jours et très facile à placer dans les soirées mondaines…si, si!
    D’ailleurs, hier encore je me vantai de faire au moins une heure d’ANAEROBIE chaque jours en regardant le best of de Véronique et Davina.
    T’inquiète je prends les mêmes champis que toi :o))

    • Et les mots de demain seront « cuniculture » et « spemophile », qui ne sont absolument pas ce que l’on croit 😉 Allez, je retourne à mon anaérobie. Tu lu tut tut. 😉

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