— Je bloque l’accès à 5h45 ! Tu as intérêt à être là !
Antoine fit un signe positif à Joanne à travers les vitres blindées, puis ajusta son masque.
Il sortit péniblement du bunker. Le soleil venait de disparaître. Le seul moment de la journée où il pouvait profiter d’un peu de lumière naturelle sans craindre pour sa vie. L’épaisse poussière jaune qui baignait l’atmosphère se colla immédiatement à ses filtres. Cette saloperie d’oxyde sulfureux n’arrêtait pas de tomber des hautes couches de l’atmosphère depuis dix ans, et il polluait décidément tout.
Antoine promena son regard sur les restes de la ville, qui avaient séché sous les U.V. toute la journée.
Il sourit. Dire qu’à l’époque, cela semblait une bonne idée de lutter contre le réchauffement climatique, de diffuser cet oxyde. Pour réfléchir les rayons du soleil. Refroidir la planète. Et sauver l’humanité. Une très bonne idée, pensa-t-il en écrasant un crâne blanchi.
Dans un monde idéal…